L’ensemble des heures claires, « La voix des femmes »

Publié le 20 juillet 2020
Temps de lecture : 3 min
De gauche à droite : Aurélie Fargues (soprano), Patricia Rondet (soprano) et Émilie Véronèse (piano)
© Aurélien Ferreira
De gauche à droite : Aurélie Fargues (soprano), Patricia Rondet (soprano) et Émilie Véronèse (piano)

Chanteuses et musiciennes passionnées, Aurélie Fargues, Emilie Véronèse et Patricia Rondet prêtent leur voix et leurs notes pour réhabiliter la mémoire de femmes compositrice restées dans l’ombre. Une véritable ode au féminisme à travers la découverte de trésors musicaux. Patricia Rondet, nous explique la genèse de l’ensemble et de ce spectacle inédit, en prélude à la diffusion du concert, mercredi 20 juillet, sur les réseaux de la collectivité.

Pouvez-vous nous présenter L’ensemble des heures claires ?

P.R. Nous sommes 3 femmes musiciennes : 2 chanteuses (moi et Aurélie) et Emilie qui est pianiste accompagnatrice. Le groupe est né d’une amitié avec Aurélie, chanteuse soliste professionnelle, rencontrée sur un programme antérieur d’opéra. Nous sommes toujours restées en contact et nous avons eu cette idée  d’écrire un spectacle qui mette en lumière les femmes compositrices, pour réhabiliter leur mémoire et leur redonner une voix.

Pourquoi ce fil rouge sur vos spectacles ?

P.R. Cela nous tenait à cœur de mettre en avant la composition au féminin, car ces femmes sont absentes ou peu représentées dans le paysage culturel de la composition. Il nous semble important de mettre en avant des compositions de femmes mais aussi de faire des portraits de ces femmes, qui sont pour l’ensemble des personnalités aussi passionnantes que passionnées.

Y-a-t-il une volonté féministe derrière tout ça ?

P.R. Oui résolument ! Ces femmes ont joué un rôle très important dans le paysage artistique et culturel de leur temps. Ces siècles ont retenu des grandes figures féminines, comme Clara Schumann, Fanny Mendelssohn, Pauline Villardi. Elles ont été des femmes d’exception avec des destins hors du commun mais sont restées dans l’ombre des hommes. C’est cette invisibilité qu’on a  voulu lever car elles nous paraissaient dignes de mémoire, afin de lever le voile sur leur identité de femmes mais aussi la qualité de leur musique.

Comment choisissez-vous les femmes compositrices que vous souhaitez mettre en avant ?

P.R. Nous faisons beaucoup de recherches musicologiques, bibliographiques et historiques : nous passons beaucoup de temps dans les librairies musicales à feuilleter des partitions, écouter des interprétations, etc. Emilie est très bonne conseillère pour nous dire quelle approche adopter pour ces partitions. Interpréter ces musiques c’est mettre en avant tout un plan de l’histoire qui s’est écrite aussi au féminin et qu’on a tendance à occulter. Faire ressurgir ces femmes c’est aussi réhabiliter toute une époque la vie culturelle et artistique bouillonnait. Il y a une dimension historique et culturelle très intéressante.

Comment appréhendez-vous ce concert sans public ?

P.R. C’est inédit et en même temps c’est une chance inouïe. C’est une démarche qui permet de soutenir la création et les intermittents parce que c’est extrêmement difficile pour eux. Nous allons nous mettre en condition de concert et laisser libre court à la, pour que le public reçoive le plus sincèrement possible notre message même si c’est à travers une vidéo.

Où conseilleriez-vous aux Haut-Garonnais de s’évader cet été ?

Au château de Laréole ! Avec Aurélie nous y avons joué, en extérieur… c’est un très beau lieu, je pense d’ailleurs que la voix des femmes s’y prêtent particulièrement bien !

Que prépare l’ensemble des heures claires pour la suite ?

P.R. Pour un prochain spectacle nous restons dans l’idée d’enrichir ce programme avec d’autres compositrices méconnues. En attendant nous espérons un large accueil pour notre spectacle actuel, qui peut trouver des formes variées et se prêter à des possibilités de médiation culturelle auprès de différents publics, comme des scolaires par exemple.