Un refuge pour les jeunes victimes d'homophobie

Publié le 30 juin 2020
Temps de lecture : 3 min
A Toulouse le refuge accompagne et héberge es jeunes victimes d'homophobie.
© Helène Ressayres
A Toulouse le refuge accompagne et héberge es jeunes victimes d'homophobie.

Depuis 2012, la délégation du Refuge de Haute-Garonne accompagne et héberge à Toulouse les jeunes victimes d'homophobie en rupture familiale. Chaque année, ils sont ainsi une trentaine à bénéficier d'une aide devenue indispensable.

Dans un petit parc arboré au fond d'une impasse, sur les hauteurs de Jolimont, l'association Le Refuge joue la carte de la discrétion. Sur le bâtiment municipal mis à sa disposition, seul un numéro placardé sur la porte, permet de l'identifier. « Nous recevons dans ce local d'accueil de jour des personnes ayant besoin d'un certain anonymat », explique Serge Perrody, délégué régional de la structure. Cette association LGBT, reconnue d'utilité publique et aidée par le Conseil départemental, propose en effet d’héberger, accueillir et accompagner les jeunes de 18 à 25 ans, victimes d'homophobie et rejetés par leur famille. « Nous les aidons sur le plan social, psychologique, juridique et médical, et passons avec eux des contrats d'une durée de minimum de six mois, qui peuvent évoluer en fonction des besoins », décrit le responsable, également  psychologue clinicien de métier. Dans la Ville rose, quatre appartements-relais sont mis à disposition par la mairie et permettent d'héberger huit jeunes en situation d'urgence. 

Un soutien psychologique

Au Refuge, membres de l'association et bénéficiaires, construisent ensemble un projet dans le but d'avancer vers l'autonomie. Julie Bognier, conseillère en économie sociale et familiale assure la coordination avec l'appui de l'équipe de bénévoles : « Certains jeunes arrivent chez nous désemparés. Mon boulot est d'aller voir s'il y a toujours la petite flamme, et si besoin, de les aider à la raviver. » Depuis près d'un an, Eva, en attente d'un logement social, est suivie par l'association : « Je vis actuellement chez une amie et ma situation est assez compliquée. Ici, je bénéficie d'un soutien psychologique, et lorsque j'ai besoin de parler, il y a quelqu'un pour m'écouter. » Comme chaque mardi, la jeune femme vient également récupérer son panier de denrées fournies par la Banque alimentaire. Dans le petit local cuisine du bâtiment, Julie Bognier assure la distribution entre les bénéficiaires qui se retrouvent là pour un moment d'échange. Sofia en profite pour dévoiler fièrement sa nouvelle carte d'identité reçue le matin même. « Je suis une personne transgenre et même si j'ai mon propre logement que j'arrive à financer, l'association m’aide pour continuer à avancer. » Pour elle, la prochaine étape est de trouver du travail. Le Refuge sera là pour l'accompagner.
 

Le Conseil départemental soutient Le Refuge

L'association est soutenue par le Département dans la mise en œuvre de ses missions. Dans le cadre du fonds d’urgence associatif mis en place par la collectivité durant la crise sanitaire, une subvention exceptionnelle de près de 14 000 euros lui a été accordée. Durant la période de confinement, les violences intrafamiliales ont fortement augmenté et les jeunes LGBT n’ont pas fait exception. La plateforme d’appel d’urgence de l’association a vu le nombre de ses appels augmenter en conséquence. Depuis 2015, le Conseil départemental est fortement engagé dans la lutte contre les discriminations. En janvier 2020, les élus départementaux ont adopté le plan départemental pour l’égalité, qui permet d’ancrer une stratégie de prévention et de lutte contre toutes les formes de discriminations sur le territoire. L’association Le Refuge est un partenaire important du Conseil départemental dans la mise en œuvre de ce plan.

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