L'AFEV, des étudiants en lutte contre les inégalités

Publié le 11 mars 2020
Temps de lecture : 3 min
AFEV
© Alexandre Ollier
Dans les locaux de l'AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville), quartier Bellefontaine à Toulouse.

L’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) organise l’accompagnement individualisé de jeunes en difficultés par des étudiants bénévoles ou volontaires en service civique. Une action d’intérêt général qui contribue notamment à la lutte contre les inégalités et à l’amélioration du climat scolaire et de la mixité. Reportage.

Au cœur du quartier de Bellefontaine, au bas d’une imposante barre d’immeubles, l’AFEV ouvre grand ses portes à tous les étudiants motivés. C’est ici, sur trois niveaux, que l’association organise son action. Une enfilade de salles et de bureaux, baptisés MC Solaar, Anémone « Thérèse » ou Mohamed Ali, où des jeunes gens – une quinzaine de salariés au total – assurent le suivi des actions de terrain. « L’AFEV est une association nationale née en 1991 dont l’activité principale est de mettre en relation un étudiant bénévole et un jeune en fragilité dans son parcours (écolier, collégien ou lycéen) pour l’accompagner dans sa scolarité », explique Xavier Lloret, délégué territorial. Un « mentorat » de deux heures par semaine, qui a lieu dans les bibliothèques universitaires ou de quartier, et qui apporte aux jeunes en question un appui méthodologique tout en travaillant sur la motivation et la confiance en soi.

Inciter les collégiens à débattre et à échanger

Un des autres projets « phare », baptisé Volontaires en résidence (VER), se déploie dans le cadre du Parcours laïque et citoyen initié par le Conseil départemental. Mélanie, 22 ans, fait partie des 46 volontaires en service civique engagés dans cette démarche : « J’interviens en binôme dans le collège de Plaisance-du-Touch pour animer des débats autour de questions citoyennes (l’environnement, le harcèlement dans le collège, la question des discriminations), décrit-elle. Nous accueillons trois fois par semaine une quinzaine d’élèves, en dehors des heures de cours. Notre objectif est de les inciter à prendre la parole, à échanger, puis de les aider à réfléchir et à déconstruire certaines idées reçues. » Une autre mission revient par ailleurs aux « VER », celle du dispositif « devoirs faits » qui consiste à aider individuellement des élèves : leur apprendre à « mieux » travailler, à lire une consigne, à s’organiser.

« Ça m’aide à prendre confiance en moi »

Tous les « engagés » de l’AFEV reçoivent une formation, en amont, afin d’acquérir des techniques d’accompagnement. Mais les « VER » bénéficient en plus d’un suivi personnalisé pour les aider à préparer leurs interventions. Julie, salariée, coordonne leurs actions dans les établissements scolaires : « On leur donne des techniques pour l’animation de débat et on leur transmet du contenu sur les thématiques qu’ils pourront aborder. » Une expérience d’une durée de neuf mois qui nourrit bien souvent leur propre parcours. « Notre volonté est de les accompagner dans la suite, précise Xavier Lloret. De les aider à voir plus clair quant à leur projet d’avenir. » Une réflexion que Dounia, 21 ans, VER depuis septembre 2019, a déjà largement entamée, tout en constatant les bénéfices que lui apporte son service civique : « Ça m’aide à prendre confiance en moi. Et puis c’est enrichissant de travailler avec des jeunes : certes, on leur apprend des choses, mais ils nous apportent aussi beaucoup. C’est un véritable échange. »