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Les Colporteurs du Web

Enregistrements des épisodes des Colporteurs du Web
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Séances d'enregistrement des Colporteurs du Web
Les Colporteurs du Web
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Séances d'enregistrement des Colporteurs du web.

Les Colporteurs du Web s'invitent chez vous : témoignages, commentaires, débats, avec des acteurs du monde associatif, des historiens, des universitaires pour revisiter les valeurs du vivre ensemble et lutter contre les discriminations.

Le Département a mis en place, depuis 2017, des conférences-débats itinérantes dans le cadre de la programmation des Chemins de la République : né de ces rencontres le terme "Colporteurs de la République". Universitaires, chercheurs, historiens, etc. endossent régulièrement le rôle de Colporteur dans des mini-conférences de 30 min, suivies d’un débat, en place publique, sur le marché, la place du village ou avant les concerts du « festival 31 Notes d’été ».

Dans les villages de Haute-Garonne, les Colporteurs ont ainsi porté multitude de sujets, qu’il s’agisse de l’avènement de la citoyenneté au féminin, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen jusqu’à la séparation des Églises et de l’État en 1795, ou des luttes exprimées par les paroles du blues et du Jazz, et bien plus encore.

Santiago Mendieta à Laréole
© Jean-Luc Laronce
Santiago Mendieta à Laréole, durant l'été 2019, lors d'une conférence Colporteurs de la République

Les épisodes des Colporteurs du web sont diffusés depuis l'été 2020 par le Conseil départemental.

Cet épisode a été diffusé le 14 juillet 2020 à 19h30.

Intervenants :

  • Corinne Mariotto, comédienne
  • Christophe Merle, metteur en scène et comédien.

Synopsis

« Veil/Badinter ou du courage et de la conviction en politique », ce sont deux discours inoubliables : celui de Simone Veil, le 17 janvier 1975, sur la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse, et celui de Robert Badinter, le 18 septembre 1981, sur l’abolition de la peine de mort.

Ces deux textes fondateurs de notre modernité et de notre justice sont incarnés au théâtre par Corinne Mariotto et Christophe Merle qui font découvrir ou réentendre ces deux plaidoyers inscrits dans nos lois, dont on ose espérer qu’ils sont acquis définitivement…

Les documents :

Cet épisode a été diffusé 28 juillet 2020 à 19h30

Intervenant :

Jeremy Perrard, directeur Pride Toulouse

La France reste un pays conservateur où l’hétéronormativité perdure malgré les avancées législatives qui se sont succédées et la parole haineuse anti-LGBT est désinhibée et survisibilisée. Les chiffres de l’année 2019 révèlent une hausse des actes de haines et de violences envers les personnes lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes. La période de confinement a suscité une nouvelle stigmatisation des personnes LGBTQI+, comme d’ailleurs une hausse des discours racistes et antisémites, qui prennent désormais un visage de plus en plus décomplexé en France métropolitaine comme en outre-mer. Comment la communauté LGBTQI a-t-elle traversé la crise de la Covid et quels nouveaux défis doit-elle à présent relever ?

Cet épisode a été diffusé le 11 août 2020 à 19h30.

Intervenantes :

  • Valérie Andanson, porte-parole de la Fédération des enfants déracinés d'outre-mer
  • Maître Elisabeth Rabesandratana, spécialiste en droit des étrangers et de la nationalité, inscrite au barreau de la Cour Pénale Internationale de la Haye.

De 1962 à 1984, au moins 2 150 enfants réunionnais « abandonnés ou non » et immatriculés de force par les autorités françaises à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales, furent déportés par les autorités dans le but de repeupler les départements métropolitains victimes de l’exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère, les Pyrénées-Orientales. Ce déplacement d’enfants fut organisé sous l’autorité de Michel Debré qui était à cette époque député de La Réunion.

Cet épisode de l’histoire française, très connu à la Réunion, est communément appelé l’affaire des Enfants de la Creuse ou des Réunionnais de la Creuse.

Cet épisode a été diffusé le 25 août 2020 à 19h30.

Intervenant

Cet épisode a été diffusé le 13 octobre 2020 à 18h.

Plus les années passent, plus les Marches des Fiertés semblent prendre de l'ampleur. L'an dernier, en juin 2019, 50 ans après Stonewall, la banlieue parisienne voyait naître la première Marche des Fiertés, dans un lieu qui pourrait paraitre improbable dans le 93 à Saint-Denis. Une initiative que l’on doit à l’association Saint-Denis Ville au Cœur, fondée en 2017 par des jeunes et des étudiant·es pour « améliorer l’image » de la cité des rois de France ou plutôt celle de ses habitants.

En précisant que Saint-Denis Ville au Cœur n’est pas une association spécifiquement LGBT, Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray exposent les coulisses de cette Marche historique et symbolique pour la communauté LGBT+ française. Cette expérience, à l’initiative de 4 jeunes étudiants, démontre bien qu’il est possible, absolument partout, de vivre ensemble dans l’acceptation de nos enrichissantes différences !

Ce nouvel épisode des Colporteurs du Web : "Banlieusards et Fiers, histoire d'une marche des fiertés" sort à l'occasion de LA PREMIÈRE MARCHE - un film de Hakim Atoui & Baptiste Etchegaray Documentaire / 70 min / France - Date de sortie : 14 octobre 2020

Dans cet épisode des Colporteurs du Web, retrouvez les réalisateurs :

  • Hakim Atoui, 27 ans, né à Annaba en Algérie, n’était pas forcément destiné au Cinéma. Après des études de commerce et plusieurs expériences en distribution (Studiocanal, Warner, Disney..), se lance dans la production de plusieurs courts-métrages (dont Scred en 2017 qui abordait déjà la question de l’homosexualité en banlieue). LA PREMIÈRE MARCHE est son premier documentaire.
  • Baptiste Etchegaray, 35 ans, est né à Paris et a étudié les sciences politiques et le journalisme. Il a été reporter, chroniqueur et producteur à France Inter, où il a notamment signé la série documentaire Les corps intermédiaires à l’été 2013, sur les rencontres amoureuses à l’ère numérique. Passionné de cinéma, il est devenu journaliste pour des émissions consacrées au septième art sur Arte (Court-Circuit) et Canal+ (Tchi Tcha) et chroniqueur sur Radio Nova. Il est le co-auteur d’une biographie de Jean-François Bizot, fondateur du magazine mythique Actuel (« L’inclassable », Fayard, 2017).

et les militants :

Cet épisode a été diffusé le mardi 10 novembre à 19h.

Avec Séraphin ALAVA, professeur des universités, rédacteur du projet UNESCO « radicalisation et médias sociaux », membre de la chaire UNESCO « prévention de la Radicalisation », expert EU cyber radicalisation et cyber extrémisme.

Depuis 2012, la France a été touchée par plus d’une vingtaine d’attaques terroristes qui, à Toulouse, Montauban, Paris, Nice, Saint-Etienne-de-Rouvray, Levallois-Perret, Marseille, Carcassonne, Trèbes Strasbourg ou Conflans Sainte Honorine ont provoqué la mort de plus de 250 personnes, fait des centaines de blessés et des milliers de traumatisés. Plan Vigipirate, mesures de sécurité renforcées et état d’urgence sont rentrés dans notre quotidien car sur notre sol, la barbarie est là, toujours là.

Cette menace permanente et insidieuse se répand et prend sa source dans la théorie du complot, opérateur de radicalisation autour de laquelle peuvent se structurer différentes formes de xénophobie. Internet et les réseaux sociaux, vecteurs des discours toxiques, regorgent de fausses informations, nourrissant la théorie du complot et stigmatisant les boucs émissaires.

Face à cette influence régressive ennemie de la République, du vivre ensemble, de l’humanisme et du progrès social, face à ce que l’aveuglement et l’ignorance peuvent produire de plus destructeur, comment agir contre propagande et radicalisation, comment et avec quels acteurs et quelles ressources réaffirmer avec force et collectivement le caractère émancipateur et protecteur des valeurs qui fondent notre République ?

Cet épisode a été diffusé le 17 décembre 2020 à 18h.

Erratum : Saartjie Baartman née vers 1788-1789 dans le Cap-Oriental en Afrique du Sude et morte le 29 décembre 1815 à Paris, est une femme khoïsan réduite en esclavage et exhibée en Europe pour son large postérieur, où elle était connue sous le surnom de « Vénus hottentote ».

À priori on ne rapprocherait pas spontanément préhistoire et racisme. Pourtant le contexte de la fondation de cette science de la Préhistoire au milieu du XIXème siècle nous éclaire sur ce sujet. En effet la préhistoire met au jour des fossiles humains et animaux. Comment classer ces découvertes ?

La notion moderne de race apparaît au XVIIIème siècle, moment où l’objectif est d’ordonner les connaissances sur le monde vivant. Plantes, animaux, humains sont distingués et répertoriés.

Cette approche entraîne l’émergence d’un concept dont les conséquences seront dramatiques : l’existence d’espèces inférieures et supérieures, celle de l’Homme étant évidemment supérieure à toutes.

Mais ces classements visent aussi à hiérarchiser peuples et cultures. Le XIXème savant s’y emploie activement, préparant ainsi les drames du XXème siècle.

Au XXe siècle, la notion de « races » humaines a notamment servi à justifier la perpétration de la Shoah par les nazis, l'apartheid en Afrique du Sud et la ségrégation aux États-Unis.

Or, nous savons aujourd’hui que cette notion n’est pertinente que pour des espèces animales domestiquées mais ne peut s’appliquer aux humains, sauf par idéologie et non par démonstration scientifique. Et pourtant, les comportements racistes persistent, les préjugés résistent.

Il est donc nécessaire d’explorer pourquoi et comment ont pu se mettre en place de tels phénomènes, à un certain moment de l’histoire de la société, pour mieux lutter contre ce qu’il en reste aujourd’hui.

Avec Nathalie Rouquerol

Diplômée de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Nathalie Rouquerol, a mené la rénovation du Musée de l'Aurignacien, où elle travaille encore.

Experte associée CNRS à l'Unité mixte de recherches TRACES à Toulouse entre 2000 et 2016, elle est spécialisée en histoire de la préhistoire.

Musée de l'Aurignacien

Son avant-dernier livre, plébiscité par ses pairs et le public :

La Vénus de Lespugue révélée, coauteur Fañch Moal, chez Locus Solus, 2018.

Également paru le 4 mars 2021 :

Nathalie Rouquerol & Jacques Lajoux, L'origine de l'Homme, Édouard Lartet(1801-1871), de la révolution du singe à Cromagnon, Édition Loubatières.

Pour en savoir plus : www.nathalierouquerol.fr

Facebook : La Vénus de Lespugue révélée

Vénus de Lespugues

On connait François Verdier, ou plutôt « Forain », figure emblématique de la Résistance, celui qui, à l’image de Jean Moulin, a su unir toutes les forces de la Résistance dans la région toulousaine, avant d’être arrêté par la Gestapo, torturé et assassiné en forêt de Bouconne le 27 janvier 1944 sans avoir parlé. Des allées et une station de métro de Toulouse portent son nom ainsi qu’un collège à Lézat-sur-Lèze (Ariège) et Léguevin (Haute-Garonne). Plusieurs communes de la région toulousaine ont une rue à son nom, une association nommée « Les Amis de Forain François Verdier » a été créé en 1944 et chaque année, le 27 janvier, une cérémonie d’hommage est organisée sur les lieux mêmes de son assassinat.

Mais qui était François Verdier, quel homme était-il ? Ce notable de Toulouse, entrepreneur reconnu de ses pairs, citoyen investi, qui devient juge au tribunal de commerce, secrétaire fédéral de la Ligue des droits de l’homme, qui participe aux réunions de soutien aux Républicains espagnols, organise la collecte et l’envoi de matériels en Espagne. Quel est son parcours et son sens de l’engagement, avec quelle conscience et quelles valeurs a-t-il acquis cet esprit de résistance qui l’a conduit à se dresser contre la haine et l’oppression au prix de sa vie ?

Avec Elerika LEROY, historienne, spécialiste de l’histoire de la Résistance, auteure de « François Verdier, l’honnête homme, le résistant, l’unificateur ». Éditions Privat, 2014.

Livre d'Elerika Leroy sur François Verdier

Mots d’une cérémonie républicaine

Chaque année depuis 1945, un discours est prononcé en forêt de Bouconne devant le monument en hommage à François Verdier, chef régional de la Résistance. Cérémonie républicaine, elle rassemble des centaines de citoyennes et de citoyens autour des valeurs de la Résistance.

"Mots d’une cérémonie républicaine" présente les discours d’un historien de la Résistance, Jean-Marie Guillon, d’un homme engagé pour la défense des droits de l’homme, Pascal Nakache et d’un chef de la Résistance, appartenant au même mouvement que François Verdier, Libération-Sud, Raymond Aubrac.

Il n'existe pas de chiffre précis mais on estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de Roms en France. Venus majoritairement de Roumanie et de Bulgarie, ce sont des Européens à part entière. Ils font pourtant l’objet d'une logique politique d’exclusion et de préjugés tenaces.

Difficultés d’accès au logement, à l’éducation, à l’emploi… et inaction des pouvoirs publics contribuent à marginaliser les Roms qui sont par ailleurs régulièrement victimes de multiples attaques : passages à tabac, jets de cailloux, camionnettes incendiées, insultes racistes… et, au quotidien, de l'indifférence, du rejet et du racisme ordinaire On connait d'eux les bidonvilles aux conditions insalubres dans lesquels ils sont souvent relégués, ils sont immédiatement associés à la mendicité, entretenant leur image de précarité et de marginalité, alors que certains s'en sortent et sont parfaitement intégrés dans la société ».

Proche de nous à Toulouse 200 d'entre eux vivent dans le camp de la Flambère dont plus de la moitié d’enfants, dans une pauvreté et

précarité extrême, et où les conditions de vie ne respectent en rien les droits des enfants et des familles.

 La vie sur le terrain de la Flambère est souvent difficile. Les difficultés économiques et sociales se multiplient pour de nombreux habitants, qui (sur)vivent grâce à de petits boulots, à quelques heures de nettoyage ici ou là, à la mendicité, etc.

Qui sont ces Roms que l'on connait si peu, pourquoi sont-ils là et comment vivent-ils ? Comment vivent-ils la crise sanitaire actuelle en étant dans la promiscuité et pratiquement sans secours ni moyens ?

À leurs côtés, une association et des bénévoles : Rencontrom'Nous, parmi lesquels Andrei et Frendus qui s'investissent pour leur communauté grâce à l'association Rencont'roms nous fondée en 2014 par Nathanael Vignaud qui en est aujourd'hui le Coordinateur.

Les intervenants :


  • Nathanael VIGNAUD: Coordinateur association Rencontrom’Nous,
  • Andrei NICOLAE : animateur association Rencontrom’Nous,
  • Frendus NITU : animateur association Rencontrom’Nous.

L'exposition Vivre en bordure

Vivre en bordure

Avec Jeanne Uwimbabazi, rescapée du génocide

Le 20ème siècle restera celui de l'épouvante. Il a commencé avec l'éradication des populations arméniennes de l'empire ottoman, a continué avec l'immense tragédie de la Shoah et s'est terminé avec l'extermination des Tutsis du Rwanda et le « nettoyage ethnique » dans l'ex-Yougoslavie.

On aurait tort de renvoyer ces évènements impensables et effroyables à de simples « accidents » de l’histoire, ou des parenthèses sans racines, une « mauvaise période » dues à la seule folie de quelques hommes.

Car le génocide n’est pas une œuvre de fou, mais celle d’un État, dans toute l’affirmation d’un plan rationnel. Les génocidaires, à toutes les époques, exécutent un travail minutieusement préparé et méthodiquement mis en œuvre.

Le génocide commis en 1994 au Rwanda, le pays de Mille Collines, à l'instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, a fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi les Hutu modérés, selon l'ONU.

Les causes de ce génocide furent multiples: outre l'accumulation de haines entre les castes Hutu et Tutsi au fil des années et l'enchaînement des événements déclencheurs, d'autres causes ou responsabilités, intérieures ou extérieures, ont été évoquées par les différentes commissions d'enquêtes, et très récemment le 25 mars avec le rapport de la commission dirigée par l'historien Vincent Duclert, qui est sans appel : la France "est demeurée aveugle face à la préparation" du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 et porte des "responsabilités lourdes et accablantes" dans la tragédie.

Jeanne Uwimbabazi a alors 16 ans. Elle a survécu mais a perdu ses parents, deux sœurs et sa nièce. Elle est aujourd’hui infirmière à Toulouse. Elle est aussi un témoin de l'Histoire. Rescapée du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, elle est Présidente de l’association « Diaspora Rwandaise » et s’implique fortement dans le travail de mémoire. Pour que cet épisode funeste ne soit jamais oublié, pour le comprendre et en tirer les leçons, pour que cette histoire ne se renouvelle pas.

Le Conseil départemental de la Haute-Garonne conscient des attaques portées à différents niveaux contre les valeurs fondamentales de la République et l’affaiblissement du lien social porte la volonté politique de défendre et promouvoir les principes et valeurs républicaines qui fondent le vivre-ensemble.