Block Party : feu d’artifice d’arts urbains à Roguet

Publié le 19 mai 2023
Temps de lecture : 3 min
Atelier DJ à la Block Party de l'Espace Roguet
© Aurélien Ferreira / CD31
Atelier DJ à la Block Party de l'Espace Roguet

Point d’orgue de la 4e édition de la Semaine des cultures urbaines qui s’est tenue du 9 au 14 mai dernier, la Block Party a réuni près de 500 curieux le 13 mai. Retour sur un événement familial, festif et participatif !

Célian, 6 ans, est venu de Nailloux avec sa mère Audrey. Il s’applique à customiser les lettres bubblegum qu’a esquissées sur une bombe de peinture vide Mickaël, alias Mikoz, artiste grapheur toulousain. Le graffiti fait partie des ateliers proposés en simultané pour cette deuxième Block Part. Un événement organisé, comme l’an dernier, par la Direction des arts vivants et visuels du Département à l’Espace Roguet, à dans le cadre de la Semaine des cultures urbaines. « Nous sommes tous les deux intéressés par la culture hip hop. Nous étions à la recherche d’une activité à faire en famille. Nous avons été séduits par la variété des activités proposées et le fait que ce soit gratuit. Et puis nous attendons avec impatience le battle de break dance », se réjouit Audrey. Quelques mètres plus loin, c’est au maniement des platines, entre scratch et mixage que Kouider, alias Dj Parazit et DJ Davyd Vener initient un groupe de jeunes en situation de handicap aux techniques du Djing. Agés de 11 à 21 ans, Denis, Benjamin, Wouissem, Marine et Mathieu, sont venus là grâce à l’APEAJ (Association pour l'éducation et l'apprentissage des jeunes).

Galaxie hip hop

Dans la salle de spectacle toute proche, place aux filles du club de corde à sauter de l’association Jump Rope Club, championnes de France en titre, qui font le show. Entre deux démos de corde simple ou double dutch, une discipline importée aux Etats-Unis par les migrants néerlandais au XVIIIesiècle, le public peut aussi s’essayer à ce sport qui fleure bon l’enfance. Ce sont d’ailleurs surtout les plus jeunes qui osent sauter le pas, comme Valentine, 6 ans, habitante du quartier Saint-Cyprien, accompagnée de son fier papa Martin, tous les deux habitués du lieu. « Nous faisons partie intégrante de la galaxie hip hop. On pratique la corde à sauter seul ou en équipe. Et qu’on soit fille ou garçon, tout le monde est le bienvenu », déclare la coach du club, l’Américaine Bree Maraux. Le public en prend plein les yeux ! À l’étage, une dizaine de visiteurs découvrent les bases du beatbox, une discipline qui vise à reproduire des sons d’instruments avec sa bouche et ses cordes vocales.

La block party a 50 ans

Un foisonnement d’ateliers qui cadre parfaitement avec l’ADN même de la culture hip hop, comme l’explique Sébastien Aragones, alias Sense, de l’association Alpha B, omniprésente dans l’animation des ateliers, et qui est également venu présenter une exposition très documentée sur l’émergence des cultures urbaines. « Cela fait exactement 50 ans, en 1973, que la première block party était organisée dans l’underground new-yorkais. Aujourd’hui notre principal objectif, c’est de transmettre au public toute cette histoire, et en particulier les valeurs véhiculées par notre mouvement culturel comme l’ouverture et l’entraide. Et puis bien sûr rendre hommage aux Haut-Garonnais pionniers comme Jumbo J qui ont permis l’essor du hip hop à Toulouse. »

Battle et double plateau

A cause du mauvais temps et pour des raisons de sécurité, l’activité sportive Parkour et Freerunning, discipline acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains a dû être annulée. La soirée s’est parachevée par une Battle de breakdance avec les danseurs de Brigade Fantôme durant laquelle le public, doté de cartons blancs et noirs, a pu départager les deux équipes, tandis que le Dj Mcfly, épaulé par le speaker Dax, maintenaient l’ambiance. Enfin, deux sets musicaux de qualité, réunissant le réalisme optimiste de la sensible Europe et l’extravagance des 3 frères complices du Deen CK ont conclu la soirée en beauté.