Depuis 2015, je me suis consacré exclusivement à la responsabilité qui m’a été confiée : la Présidence du Conseil départemental de la Haute-Garonne.
Le temps fait son œuvre. J’aurai 75 ans en décembre prochain. Le médecin que je reste sait écouter son corps. Il sait aussi entendre les conseils de sa famille et de ses proches après 55 ans d’une vie professionnelle intense de médecin de campagne et d’un engagement politique sans faille depuis 1967 au Parti socialiste, en tant qu’élu local depuis 1977, maire de Nailloux de 1983 à 2008, Conseiller départemental depuis 1988.
Je me suis attaché à apporter un fond conceptuel à mon action départementale face aux évolutions sociétales souvent superficielles et accablantes.
Je me retire alors que je n’ai aucune obligation de le faire. Aujourd’hui, j’aspire au repos, pour les miens, mais aussi pour poursuivre ma quête philosophique et mes lectures.
C’est avec la satisfaction intérieure d’avoir rempli ma tâche que je cesse ce jour mon engagement en tant qu’élu de mon canton d’Escalquens et Président du Conseil départemental.
Je demande à notre 1er Vice-président Sébastien Vincini d’assurer dès demain les affaires courantes et d’assumer la tâche de Président.
Le Conseil départemental est une belle institution, une machine puissante par ses équipes, sa proximité, ses partenariats, ses coopérations, puissante par sa capacité d’investissement et sa dynamique d’innovation.
Pendant plus de 7 années, la majorité départementale de la gauche unie que j’ai présidée a su innover et gagner de nombreux défis dans un climat de concorde, de solidarité et d’amitié. Nos belles victoires de 2015 et 2021 illustrent le contrat de confiance que nous avons su nouer et renouveler avec les Haut-Garonnais.e.s.
La sauvegarde du Département face au projet néolibéral de métropolisation a été une rude bataille. Avec détermination, nous l’avons gagnée.
À l’heure de ce bilan, nombreuses sont les réussites : mixité sociale dans les collèges, action sociale renforcée sur tous nos territoires, affirmation des valeurs de la République et défense de la laïcité, investissements aux communes et intercommunalités à travers les Contrats de territoire, engagements forts pour la transition écologique et la gestion de la ressource en eau, soutien aux associations, engagements pour les jeunesses, l’emploi local, l’égalité femmes-hommes, le travail de mémoire, la démocratie participative…
Depuis 2015, nous n’avons cessé d’unir nos forces pour réduire les fractures territoriales et répondre aux urgences sociales que les multiples crises d’hier et d’aujourd’hui ont aggravé. Au Département nous avons toujours mené une politique de gauche, progressiste, solidaire, émancipatrice, écologique et républicaine.
En quittant ce mandat départemental pour lequel j’ai beaucoup donné, je redeviens le militant que je n’ai jamais cessé d’être et je suis convaincu que le combat idéologique est devenu indispensable face à la pensée unique du « tout marché néolibéral ». Une rupture est nécessaire pour édifier ce que j’appelle une « société du lien » avec soi-même, avec autrui, avec la nature. Une société qui mette enfin l’homme au centre du projet pour faire société ensemble et non les uns contre les autres.
Construisons l’avenir des générations futures en portant en nous ces vers de Paul Eluard : « Les hommes sont faits pour s’entendre, pour se comprendre, pour s’aimer ».