Le Musée de la Résistance et de la Déportation a rouvert ses portes

Publié le 25 février 2020
Temps de lecture : 4 min
Le Musée de la résistance rouvre ses portes.
Le musée dispose désormais de deux salles d’exposition temporaire ainsi que d’une salle de conférence.

Après un an de travaux, le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation a rouvert au public dans un espace totalement rénové. Avec l’ambition d’étendre ses champs d’intervention vers l’éducation à la citoyenneté et ainsi toucher un plus large public.

À la fois sur le plan de sa présentation et de ses ambitions, le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation renouvelle aujourd’hui son offre afin de mettre davantage en valeur son fonds composé de 10 000 objets retraçant des faits marquants de la période 1939-1945 en Haute-Garonne (photos, lettres, cahiers, cartes postales, tenues, armes démilitarisées, etc.).

Rénovation sur la forme et le fond


Depuis le 29 février, dans le quartier Le Busca à Toulouse, le public peut en effet découvrir un établissement rénové et agrandi, comme le précise son responsable Jérôme Blachon : « Sur 1 000 m2, au lieu de 750 auparavant, nous avons réaménagé l’intérieur avec une scénographie beaucoup plus contemporaine pour présenter le parcours permanent. Deux salles d’exposition temporaire ont également été créées ainsi qu’une salle de conférence pouvant accueillir des événements artistiques. » Et si l’évolution s’opère dans la forme, la philosophie du lieu évolue également : « Notre objectif est de capter un plus grand public, et de le fidéliser grâce à une programmation qui n’existait pas en tant que telle, ajoute le professionnel. Nous proposerons en effet des conférences scientifiques avec l’université, mais aussi du spectacle vivant, des concerts, des projections cinématographiques, du théâtre et de l’art contemporain. » La première exposition temporaire du musée présentera ainsi le travail de la photographe toulousaine Germaine Chaumel portant sur la vie quotidienne en temps de guerre.

Ouverture à la citoyenneté

Depuis sa création en 1994 par le Conseil départemental, la triple mission originelle du musée portant sur l’histoire, la mémoire et la citoyenneté prend une ampleur jamais égalée. « La collecte a toujours existé mais elle était plutôt axée sur la Résistance, nous avons relancé des campagnes de collecte de témoignages oraux, notamment par rapport aux derniers survivants de la Déportation », ajoute Jérôme Blachon. En plus du centre de documentation destiné aux chercheurs, le musée propose un programme d’activités pédagogiques élaboré spécifiquement pour le public scolaire, et notamment les collégiens. Pas moins de 12 000 jeunes sont ainsi accueillis chaque année par les équipes du musée afin de favoriser le travail autour de la mémoire. Le « nouveau » musée a pour ambition d’aller encore plus loin, en s’attachant à inscrire les événements du passé dans le présent. Résistance, antisémitisme, racisme, autant de sujets qui figurent aujourd’hui encore à la une de l’actualité et qu’il faut sans cesse expliquer, décrypter et relier avec le passé pour, ainsi, mieux vivre le futur.

INFOS : Entrée gratuite du mardi au samedi de 10 heures à 18 heures.

À l’occasion de la réouverture du musée, le Conseil départemental organise des journées inaugurales du 26 février au 1er mars, notamment en présence de l’ancienne déportée des camps d’Auschwitz, Ginette Kolinka. Vendredi 28 février, plusieurs classes de collégiens ont notamment pu assister à une rencontre avec cette dernière, qui a pu relater son histoire et répondre aux nombreuses questions des jeunes présents. "La place des témoins a un poids plus important pour les élèves que ce qu'ils apprennent en classe, explique François Caubère, professeur d'histoire au lycée Léonard de Vinci, à Tournefeuille. Nous avons étudié la Shoah en cours avant la conférence de ce jour puis nous prendrons le temps de faire un retour d'expériences avec les élèves. En général ils sont marqués par les détails de la vie quotidienne dans les camps : la honte, la nudité, la vie amoureuse, etc. tout ce qui sort finalement de la mécanique froide du cours." Sylvain est en 3ème, il sort de la conférence un peu abasourdi et explique a quel point "il est marquant d'entendre quelqu'un raconter ces choses. Ce n'est pas comme de lire un témoignage..." Il apprécie surtout "d'avoir eu la possibilité de poser des questions, d'échanger avec Ginette Kolinka, ses réponses vont clairement rester imprimées dans ma mémoire". Ginette Kolinka terminera sa conférence en demandant à sa jeune audience de rejeter la haine et de faire preuve de tolérance, deux clefs pour que de tels événements en se reproduisent jamais : "Vous avez écouté mon témoignage, vous êtes désormais des passeurs de mémoire, à vous de transmettre pour que cela ne tombe pas dans l'oubli".

Portes ouvertes le weekend du 29 février/1er mars

Le Musée de la Résistance poursuit ses journées inaugurales avec deux journées portes ouvertes les 29 février et 1er mars, de 10 heures à 22 heures.

Au programme de nombreuses animations à destination du grand public: atelier pour photographier Toulouse à la manière de Germaine Chaumel, visites guidées des collections, ateliers (dessins, mode rétro), projections, conférences, théâtre et concert, etc...