Mémoire de l’esclavage, c’est notre histoire

Publié le 14 septembre 2022
Temps de lecture : 3 min
Mémoire de l’esclavage, c’est notre histoire, au Pavillon République
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Mémoire de l’esclavage, c’est notre histoire, au Pavillon République
30 septembre

Reconnaître l’esclavage comme un fait marquant de l’Histoire de France, c'est utiliser cette partie peu glorieuse de notre héritage pour lutter contre le racisme et les discriminations de notre époque actuelle. Le 30 septembre prochain à 19h, rendez-vous pour une conférence débat et une exposition au Pavillon République, à l’Hôtel du Département. Un événement organisé en partenariat entre la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et les Chemins de la République du Conseil départemental de la Haute-Garonne.

Le 27 avril 1848, l’esclavage était officiellement aboli en France par le gouvernement provisoire de la Deuxième République, sous l'impulsion de Victor Schœlcher, mettant ainsi fin à un système social et économique, fondé sur l’exploitation de centaines de millions d’êtres humains, maintenu par la violence et la coercition et légitimé par des politiques d’Etat dont la France. Près de 180 ans plus tard, ce système de domination révolu continue pourtant d’imprégner durablement les représentations mentales et sociales contemporaines. Alors que cet héritage a été longtemps passé sous silence, il y a aujourd’hui une vraie prise de conscience, comme en témoignent les politiques mémorielles amorcées ces vingt dernières années. Une entreprise d’acculturation à laquelle participe activement la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, créée en 2019. 

C’est notre histoire

C’est dans ce cadre que se tiendra, le vendredi 30 septembre à 19h au Pavillon République, en partenariat avec les Chemins de la République, une conférence débat intitulée : « De l’esclavage à la race : George Floyd dans l’histoire de l’Europe. », avec Aurélia Michel, historienne à l’Université Paris-Diderot, auteure d’Un monde en nègre et blanc (éditions Le Seuil), qui mettra en regard histoire de la colonisation, histoire de l’esclavage et racisme aujourd’hui. En parallèle, une exposition « C’est notre histoire », créée par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage colonial et pensée comme un outil de transmission, de réflexion et de partage, proposera un panorama de l’histoire de l’esclavage et de ses héritages, ainsi que des imaginaires, des résistances et combats qui ont jalonné l’histoire de France du XVe au XXIe siècle. 


Pour s'inscrire, à la conférence-débat, s'inscrire ci-dessous :

Message d'état

Les inscriptions sont actuellement fermées.

Menace sur l’égalité des droits

Preuve s’il en était besoin de le l’acuité de cette question, le rapport Discriminations et origines : l’urgence d’agir du Défenseur des droits pointait, en juin 2020, une persistance d’inégalités de traitement du fait de la couleur de peau. Ainsi, les populations noires ont-elles plus de 11 fois l’occasion de se faire contrôler par la police que les populations blanches. Une réalité corroborée par Aurélia Michel dans une interview accordée au Monde en juillet 2020 : « Petit à petit, des réalités qu’on normalisait – Un titre choquant, des insultes proférées par la police, des contrôles liés à la couleur de peau… suscitent le questionnement. Les personnes qui en sont victimes directes le signalent bien sûr depuis longtemps. Mais ce qui est nouveau (…) c’est que l’indignation se généralise dans l’opinion publique. » Ces discriminations portent atteinte à la pleine réalisation du pacte républicain. Trop longtemps négligées par les pouvoirs publics, elles fragilisent la société toute entière et menacent l’égale dignité de tous et de toutes. Face à ce constat, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, présidée par l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, se fixe pour objectif d’inscrire cet héritage colonial comme fait majeur de l’Histoire de France, de le faire connaître, et d’utiliser ce savoir comme un puissant levier de lutte contre le racisme et les discriminations.

Promouvoir les valeurs républicaines

Aissata Seck, responsable en charge de la citoyenneté, des jeunesses et des territoires au sein de la fondation, détaille : « Nous avons pour objectif de transmettre, de façon dépassionnée et en toute lucidité, le savoir par la culture et la citoyenneté. Pour cela, nous intervenons selon 5 axes : la recherche, le volet citoyenneté, jeunesses et territoires, l’éducation, la culture et le numérique, en accompagnant les initiatives et l’ensemble des acteurs désireux de s’emparer de la question : Éducation nationale, collectivités territoriales, acteurs culturels etc. Pour résumer, nous agissons de concert pour développer la connaissance pour promouvoir les valeurs républicaines et lutter contre les discriminations et le racisme ».