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Ressources en eau : le Département accélère son plan d'action

Publié le 24 août 2022
Temps de lecture : 3 min
© Adrien Nowak

Comme l’ensemble du territoire français, la Haute-Garonne a connu cet été un épisode de sécheresse sans précédent. Le Conseil départemental, déjà investi depuis 5 ans via le programme Garon’Amont pour la préservation des ressources en eau, annonce une accélération de ses actions et des mesures renforcées.

Acteur historique pour la gestion de l’eau sur tout le territoire, le Conseil départemental s’est engagé dès 2016 dans une concertation qui a abouti en 2020 à la mise en place d’actions concrètes pour la préservation de la ressource en eau, via le programme Garon’Amont. Ces mesures et la mise en place d'une cellule de crise ont permis cet été de faire face à la sécheresse. Mais face à l’accélération du réchauffement climatique, le Département a décidé d'accélérer leur mise en œuvre afin de garantir l’accès à l’eau potable et les différents usages de la ressource en eau dans les années à venir, et préserver la biodiversité.

Des prévisions alarmantes

La sécheresse qui a frappé le département est sans doute un avant-goût de ce qui nous attend ces prochaines années. Les projections en ressource en eau pour satisfaire les usages et les milieux naturels sont inquiétantes. La neige fondra de plus en plus tôt, drainant moins d’eau en début d’été et impactant tous les affluents pyrénéens de la Garonne. "Des inondations en janvier, une sécheresse en mai, et des épisode caniculaires à répétition cet été, le choc que nous avons vécu était prévu pour 2050" souligne Jean-Michel Fabre, conseiller départemental et vice-président à la transition écologique.

Un plan d'action accéléré

Face à l’urgence climatique, le Conseil départemental accélère des actions déjà programmés via le programme Garon’Amont :

  • Une campagne va être lancée auprès de l’ensemble des maires de Haute-Garonne pour accélérer le classement des zones humides, véritables réservoirs d’eau naturels et le classement sera étendu à d’autres zones naturelles. 
  • Une première expérimentation au niveau national, portée par RESEAU 31 et financée par le Département, va être menée cet hiver entre Saint-Martory et Carbonne. Elle consistera à infiltrer de l’eau dans la nappe à partir de fossés alimentés par le canal de Saint-Martory, durant l’hiver et le printemps.
  • Les anciennes gravières, nombreuses sur la vallée de la Garonne, pourraient servir de réserve d’eau pour les prélèvements d’irrigation, en substitution de la nappe alluviale, notamment en période estivale.
  • Des réserves existantes et sous-utilisées pourraient être mises à disposition.
  • Un plan d'aide a été mis en place à destination des communes qui ont rencontré des difficultés pour le renouvellement de leur réseau d’eau potable en raison de la sécheresse.

Des actions pour l'avenir

Pour compléter ces mesures, le Département s'engage sur d'autres actions :

  • Fin 2022, une grande concertation sera lancée autour de la création de nouvelles retenues d’eau. Ce processus de concertation s’appuiera sur les élus des territoires et les citoyens pour définir collectivement ce que pourront être de nouvelles réserves situées au bon endroit et écologiquement acceptables.
  • Une grande campagne de sensibilisation sera menée pour sensibiliser les Haut-Garonnaises et les Haut-Garonnais aux bonnes pratiques à adopter pour préserver la ressource en eau, toute l’année, face au changement climatique.
  • Des expérimentations avec Garon'Amont pour développer la réutilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage agricole et des espaces verts, une pratique encore très peu répandue à l'échelle nationale.
  • La création de trois nouvelles stations d’alerte sur les rivières du Tarn et de l’Ariège, pour protéger les usines d’eau potable de Villemur-sur-Tarn, Buzet-sur-Tarn et Calmont.

L'eau, c'est la vie. Il n'y a pas de recette magique, nous cherchons des solutions pérennes en mettant en place un patchwork de mesures. L'eau est un bien public, les ressources en eau doivent être gérées par les services publics.

Georges Méric.