REPORTAGE

Mixité sociale : les collèges montrent l’exemple

Publié le 29 avril 2021
Temps de lecture : 3 min
Mixité sociale collège Da Vinci Tournefeuille
© Adrien Nowak
75 élèves issus des quartiers politique de la Ville de la Reynerie et de Bellefontaine, à Toulouse, sont scolarisés au collège de Tournefeuille..

Depuis 2017, le collège Léonard de Vinci de Tournefeuille accueille des élèves issus des secteurs de la Reynerie et de Bellefontaine. Quatre ans ont passé et les premiers résultats sont positifs.

Campé au cœur d’un quartier résidentiel de Tournefeuille, le collège Léonard de Vinci profite du calme alentour. Ce collège fait partie des onze établissements qui participent depuis 2017 au plan d’amélioration de la mixité sociale mis en place par le Département. Au départ, une dizaine d’élèves issus des quartiers politique de la Ville de la Reynerie et de Bellefontaine, à Toulouse, ont intégré les classes de 6e de l’établissement. Ils sont aujourd’hui 75 (sur un total de 704 collégiens) répartis dans tous les niveaux. Ilana, 15 ans, originaire de Bellefontaine, se souvient des premiers temps : « J’appréhendais car c’est un secteur que je ne connaissais pas et il y avait le trajet en bus de trente minutes à faire toute seule. Mais je me suis habituée, je me suis fait des amis et j’ai amélioré mes résultats scolaires. »

Des élèves tirés vers le haut

Ce bilan positif, c’est aussi celui de l’équipe enseignante, à l’instar de François Caubère, professeur d’histoire-géographie : « Au départ, certains élèves [issus de la mixité] ont eu besoin d’une attention particulière, notamment dans l’organisation du travail et la méthodologie. Il était parfois nécessaire de reformuler une consigne ou d’expliciter les attentes dans le travail demandé à la maison. Mais au fil des années, j’ai constaté des progrès. » Et même si certains freins demeurent, « comme pour n’importe quel élève, notamment quand les difficultés sont très grandes », précise le professeur, les collégiens sont globalement « tirés vers le haut ». Ce qui est vrai pour la classe entière… « La mixité – déjà présente dans notre établissement et qui a été renforcée par ce projet – apporte une diversité de vues, indique François Caubère. Ça permet aux élèves de confronter leurs idées. »

Au-delà de la classe

Dépasser les préjugés – notamment ceux qui collent à la peau lorsqu’on vient d’un quartier défavorisé – voici donc l’intérêt du plan. « Nous faisons en sorte de proposer des activités favorables au mélange et à la rencontre, aussi bien dans les classes, qu’en dehors (un club de foot ou de capoeira par exemple), indique la principale Carline Sorbello-Diouf. Originaire de la Reynerie, Hatim, 13 ans, fait partie du club cinéma, qui l’a aidé à trouver ses marques : « On regarde des films, on analyse des points de vue de caméra. » Vivre, travailler et grandir ensemble… Pour la principale, l’enjeu est clair : « Contribuer à la société de demain en aidant chaque collégien à porter sur l’autre un regard différent. »