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L’Astronef, cœur battant du quartier Rangueil

Publié le 23 avril 2024
Temps de lecture : 3 min
© Alis Mirebeau / CD31

Ouvert en mars 2018, ce café associatif et culturel est devenu en quelques années un lieu de rencontre et de partage incontournable pour les habitants. Il vient d’obtenir le label « Comme à la maison » décerné par le Département.

En ce vendredi après-midi ensoleillé, l'ambiance grimpe doucement à l'Astronef. Une sexagénaire, lunettes de soleil sur le nez et caisse de vin sous le bras, franchit le seuil du bar pour participer à l’atelier œnologie qui se prépare. Elle se tourne vers le comptoir où deux jeunes femmes brandissent des pancartes : « Que se passe-t-il ? », demande-t-elle incrédule. « Elles répètent une pièce de théâtre ! », sourit Laureen, cofondatrice du lieu. C’est comme ça l’Astronef : un joyeux mélange des genres, des gens et des disciplines. Le projet remonte à 2016, quand deux groupes d’amis distincts émettent la même idée : « Monter un lieu de vie culturelle ouvert à tous, intergénérationnel, où l’on puise boire un verre et se restaurer, ailleurs qu’en centre-ville », précise Laureen. Le « bar des avions », ouvert depuis 1933 sur la place du même nom, est en vente : l’opportunité est trop belle. « Nous avons fusionné nos deux associations, mutualisé les moyens financiers et humains, les compétences et les énergies, note la jeune femme. Puis, nous nous sommes lancés dans l’aventure. »

« C’est le lieu que j’attendais »

Neuf associés, âgés de 35 à 55 ans pilotent donc aujourd’hui cette structure relevant de l’Économie social et solidaire, qui emploie cinq salariés. Au menu : un café* doté d’une programmation culturelle variée (musique, théâtre, débats, conférences, théâtre, etc.) et un restaurant (local et de saison) ouvert tous les midis du mardi au vendredi. Et ce n’est pas tout ! En parallèle, l’association baptisée Les Étonnés permet aux habitants du quartier de s’emparer du lieu pour monter des activités : une cantine solidaire un dimanche sur deux, un café bricole, etc. Ce jour-là, deux usagères – Isabelle, 77 ans, habitante et Mathilde, 23 ans, étudiante en architecture – planchent d’ailleurs sur un événement à venir : un jeu de piste architectural et urbain pour « redécouvrir » sur un mode ludique l’histoire de Rangueil. « Je suis arrivée dans le quartier en 1993 et j’habite à 30 mètres d’ici, précise Isabelle. L’Astronef était vraiment le lieu créateur de lien social que j’attendais. Quand il s’est ouvert, j’ai été une des premières à passer la porte en disant Enfin ! ».

Une mixité sociale et générationnelle

Car, la grande force de l’Astronef est celle-là : la mixité et l’ouverture. « Moi je viens boire mon café ici après le travail, trois ou quatre fois par semaine, explique Alain, 62 ans, installé en terrasse et plongé dans la lecture du Monde, de la Dépêche et du Canard enchaîné, mis à disposition des usagers. Ce que j’apprécie c’est que l’on croise ici tous les âges et tous les milieux sociaux dans une ambiance bienveillante et chaleureuse. » Il est vrai que l’Astronef est devenu un « repère » pour différentes populations. « Le midi, on a les profs des écoles et de l’université qui viennent déjeuner, explique Laureen. Mais aussi des employés du centre des impôts, des chercheurs du CNRS et des habitants du quartier qui ont désormais leurs habitudes chez nous. Vers 16h30, ce sont des parents qui déboulent avec leurs enfants, tandis que les étudiants arrivent plus tard dans la soirée. » Une mixité qui s’incarne aussi par la présence, à l’étage du bâtiment, d’un local inter-associatif cogéré : un espace de travail où plusieurs associations ont leur bureau. Et une occasion supplémentaire de s’ouvrir à de nouveaux horizons. Car Laureen le confirme : « Lutter contre l’entre-soi, c’est vraiment notre raison d’être. »

* Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à minuit, le vendredi jusqu’à une heure et le samedi de 18 h à minuit,