REPORTAGE

Allo sexisme ? Un escape game pour déconstruire les préjugés !

Publié le 19 mai 2025
Temps de lecture : 3 min
© Hélène Ressayres/CD31
Des élèves du collège de Gratentour ont été sensibilisés aux questions sur le sexisme.

Dans le cadre du Parcours laïque et citoyen, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles de Haute-Garonne (CIDFF31) est allé à la rencontre des élèves de 4e du collège Claude Cornac à Gratentour. L’objectif ? Amener les adolescents à réfléchir sur les stéréotypes de genre qui conduisent aux violences sexistes et sexuelles. Reportage.

Anna et Elias sont en couple depuis le 21 janvier 2025. Au bout d’à peine un mois, Elias se montre jaloux et violent envers sa petite amie. Ces deux adolescents sont au centre d’un escape game numérique imaginé par le CIDFF31 et destiné aux élèves de 4e et de 3e. Cette année, une douzaine de collèges ont déjà participé à ce jeu. Ce 27 mars 2025, c’est au tour de la classe de 4e B du collège de Gratentour d'endosser les différents rôles. À l’animation, Clara David, chargée de mission égalités au sein de l’association, invite les 29 élèves à s’exprimer sur ce qu’ils voient. « L’idée de cet escape game, une enquête au cœur de ce couple, est que la réflexion vienne d’eux et que notre venue ouvre un espace de parole », explique l’intervenante.

Au tableau est d’abord projetée la chambre d’Anna, et les jeunes découvrent son journal intime, des échanges laissés sur son ordinateur ou sur son réseau Snapchat. Peu à peu, le poison s’instille dans la relation. La parole se libère, filles et garçons lèvent la main pour intervenir et lire les échanges entre Anna et son copain ou ses amies. Pourquoi Elias ne veut pas que sa petite amie aille à l’anniversaire de son ami Paul ? Pourquoi ne la laisse-t-il pas s’habiller comme elle veut ? Au fur et à mesure des minutes, la violence s’accroît.  

Espace de parole

L’histoire d’Anna et Elias est le prétexte pour évoquer des notions comme la pression psychologique, les échanges toxiques, le contrôle, l’inversion de culpabilité, la manipulation. Ces notions sont confrontées à d’autres plus positives, comme la compréhension, l’empathie et la liberté. À la question des reproches du garçon, à la façon de s’habiller de sa copine, Clara David répond : « Une fille peut s’habiller comme elle veut, rien ne règlemente la longueur de la jupe ». Quelques minutes plus tard, un autre élève demande : « mais pour parler de viol, il faut que ça ait lieu plusieurs fois alors ? ». L’intervenante fait alors un rappel à la loi.

L’histoire se conclut par 3 issues possibles : soit Anna quitte Élias, soit il lui adresse des excuses et la relation continue mais le cycle des violences n’est pas rompu, soit Elias tombe dans le revenge porn en diffusant des nudes de sa copine. « Très souvent les élèves optent pour le premier choix », poursuit Clara David. À la fin de la séance, un groupe de filles de la classe s’approche de l’intervenante pour la remercier, toutes s’accordent sur l’importance de traiter ce sujet en classe.