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Début de la campagne d’étude des nappes d’eau souterraines dans les Pyrénées

Publié le 10 octobre 2025
Temps de lecture : 3 min
© Lilian cazabet
Le BRGM mène des études pour inventorier le sol des Pyrénées.

La campagne permettant d’identifier la présence d’eau dans le sous-sol des vallées des Pyrénées a débuté le 5 octobre. Les premières investigations se déroulent avec un hélicoptère doté d’une antenne de 20 mètres de diamètre. 

La piste de l’aérodrome de Clarac près de Saint-Gaudens accueille un curieux ballet depuis quelques jours. Un hélicoptère décolle de la piste en herbe avec une antenne d’une vingtaine de mètres de diamètre accrochée à un câble. Les habitants de la vallée de la Garonne vont apercevoir ce curieux attelage survoler le sol à une cinquantaine de mètres. L’objectif ? Identifier la composition du sous-sol jusqu’à 400 mètres sous nos pieds, grâce à l’envoi d’ondes, permettant de connaître avec précision sa composition. « C’est comme si on faisait un IRM du sous-sol », vulgarise Pierre-Alexandre Reninger du BRGM. Sous le pilotage du Département de la Haute-Garonne, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) mène cette étude, avec la coopération des départements de l’Ariège et des Hautes-Pyrénées et le soutien financier de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et de la Région Occitanie. Il doit déterminer si les Pyrénées abritent des nappes d’eau souterraines dans ses anciennes vallées glaciaires. La durée de l’étude est estimée à quatre ans. Le survol des vallées de la Garonne amont et de la Pique, de la Neste, du Gave de Pau et de l’Ariège par l’hélicoptère de la société danoise Skytem, est la première étape de ce projet. 


Préserver le « château d’eau »

Selon des études précédentes, les scientifiques estiment qu’il y a un potentiel de réserves d’eau suite à la formation de couches sédimentaires de plusieurs centaines de mètres pouvant contenir d’importantes ressources en eau. « Les recherches à venir vont permettre de déterminer avec plus de précisions leur emplacement, leur quantité, la façon dont ces réservoirs se rechargent en eau et comment l’eau s’y infiltre », explique Patrick Charbonnier, directeur adjoint du BRGM. Face au réchauffement climatique et aux épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, « la Garonne perd 10 % de son débit tous les dix ans », estime Marie-Christine Moulis, coordinatrice territoriale à l’Agence de l’eau, il est urgent de prendre des mesures adaptées à la situation. « Il nous reste dix ans pour agir, nous devons protéger les Pyrénées, « château d’eau » du sud de la France, pour les générations à venir », prévient Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne. Le coût de l’étude s’élève à 2,7 millions d’euros dont un reste à charge de 290 440 euros pour le Conseil départemental de la Haute-Garonne.