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Des ateliers pour maîtriser les réseaux sociaux

Publié le 18 avril 2023
Temps de lecture : 3 min
Atelier réseaux sociaux au Collège René Cassin de Saint-Orens
© Frédéric Scheiber
Atelier réseaux sociaux au Collège René Cassin de Saint-Orens

Le 17 avril, au collège René Cassin de Saint-Orens, un professionnel du web a animé un atelier consacré aux réseaux sociaux dans le cadre du parcours laïque et citoyen. Une heure d'échanges pour apprendre aux collégiens à les utiliser sans se faire prendre par de fausses informations.

« Qui parmi vous connaît Tik-Tok ? Instagram ? Snapchat ? Twitch ? WhatsApp ? » Une forêt de mains se lève. Une fois n’est pas coutume, au collège René Cassin de Saint-Orens, l’heure sera consacrée à parler sans tabou des réseaux sociaux, que ces élèves de 5ème fréquentent déjà assidûment. « Bon, je vois que nous sommes tous concernés », résume Alistair Claret. Ce professionnel du web dirige une société de production. Il est missionné par l’association Loisir éducation et citoyenneté pour animer un atelier dans le cadre du parcours laïque et citoyen, consacré aux réseaux sociaux. Cette séance a pour objectif de permettre aux élèves d'appréhender les images et les messages qui défilent sur les réseaux sociaux et de débusquer les fake news. « Je vais vous raconter les coulisses de la pub qui défile sur les réseaux, et dont vous n’avez pas forcément conscience », leur propose Alistair Claret.

D’où vient la pub sur mon portable ?

L’occasion d’un premier décryptage. « Ces pubs ne défilent pas par hasard sur vos écrans, elles correspondent à toutes les traces que vous avez laissées sur Internet. Car les photos que vous postez sur un réseau ne disparaissent jamais, même si vous les retirez. Elles sont stockées dans de gigantesques serveurs notamment par Meta, la maison mère d’Instagram, Facebook, WhatsApp et servent à fabriquer votre profil. En marketing, on appelle ça « un persona » et cela permet de vous envoyer ensuite des pubs ciblées qui correspondent à vos centres d’intérêt. » Sacha est perplexe : « Mais est-ce que les réseaux ont des infos sur nous, même si on ne poste pas de photo ? ». Réponse ? Eh oui, grâce à la localisation et à tous les sites sur lesquels ils surfent ! 

Débusquer les fake news

Autre objectif de l’atelier, apprendre à repérer les fausses informations qui inondent certains réseaux sociaux et deviennent parfois virales en quelques minutes. « J’aborde l’identité numérique dans mon programme, et lorsqu’un élève m’a demandé si j’étais certaine que Napoléon avait vraiment existé, parce qu’il avait vu que non sur les réseaux. J’étais décontenancée », aborde Sabrina Gonzaga, enseignante d’histoire géographie et EMC, qui a organisé cette séance.« Avez vous déjà été confrontés à des fake news ? ». Un grand non ! fuse dans l’assemblée. « Vous êtes sûrs ? Peut être que vous ne les avez pas identifiées », interroge Alistair qui leur montre une série de portraits plus vrais que nature. Vous voyez ces gens, et bien aucun d’entre eux n’existe en vrai, tous ont été fabriqués à partir d’intelligence artificielle ! Qu’est-ce que ça vous inspire ? ». Hugo réagit : « Je me sens un peu impuissant, j’ai l’impression d’être comme dans un film ». « Prenez l’habitude de vérifier chaque info, privilégiez les sites officiels et comparez plusieurs sources lorsqu’une info tourne en boucle sur les réseaux. De façon générale, remettez en question ce que vous entendez de la part d’influenceurs, même s’ils sont très connus ou de la part d’amis à vous », insiste Alistair. C’est important car ces informations sont parfois détournées à des fins complotistes ou politiques et avec l’intelligence artificielle et l’arrivée de Chat GPT, la désinformation va encore passer un cap ». « Parfois je vois des infos qui m’étonnent et je me dis c’est pas possible, c’est faux ! Mais je ne vérifie jamais, reconnaît Baptiste. Désormais je vais vérifier ».