PORTRAIT

Doriane Domenjo, arbitre internationale de rugby

Publié le 16 février 2023
Temps de lecture : 3 min
Doriane Domenjo, arbitre de rugby internationale
© Alexandre Ollier
Doriane Domenjo, arbitre de rugby internationale

Alors que le 8 mars, le Conseil départemental organise la première soirée des 5e Rencontres pour l'égalité sur le thème de l'égalité dans le sport, portrait de Doriane Domenjo, 34 ans, arbitre depuis septembre 2022 des matchs de rugby en Fédérale 1 chez les hommes et en élite 1 (l’équivalent du Top14) chez les femmes. 

Ce n’était pourtant pas une évidence. Enfant, Doriane a commencé sa vie sportive par la danse. Elle a enchaîné avec la natation, l’athlétisme, avant de se fixer sur le basket. Sauf que l’année où elle se présente au concours pour devenir professeur d’EPS, le basket ne fait pas partie des épreuves et le rugby lui tend les bras. « Je pense que l’envie me trottait dans la tête depuis longtemps, mais que je n’en avais jamais eu l’opportunité », confie-t-elle. Il faut dire que le ballon ovale ne lui est pas étranger. Son père est un fervent supporter de l’Usap Perpignan – dont sa famille est originaire – et l’a souvent amenée voir des matchs. « Ce sport est ancré dans ma famille et dans mon terroir », confie-t-elle.

Cours, entraînements et convocations internationales

L’idée d’arbitrer arrive, elle, en 2013, après la rencontre d’un arbitre qui lui suggère de se lancer. « Cette année-là, je suis montée dans le 91 (Essonne) pour enseigner et j’en ai profité pour appeler la ligue Île-de-France de rugby ». Doriane intègre le cursus de formation et gravit les échelons. En 2016, elle devient « arbitre fédéral ». En 2019, elle est classée en fédéral 2 et depuis septembre 2022, en fédéral 1 ! « J’ai le statut de sportif de haut niveau qui me permet d’être libérée de mes cours quand j’ai des convocations internationales », explique-t-elle. Car les semaines sont bien remplies. Le week-end sur le terrain, en France ou à l’étranger. La semaine, en cours, auprès de ses élèves, et en entraînement, à Muret et à La Salvetat-Saint-Gilles. Sans compter les cours d’anglais, en visio, essentiels pour une arbitre internationale.

« Une arbitre fille ? Ça calme les joueurs »

Sur le terrain, Doriane excelle. Et ne se formalise pas de la surprise que sa présence provoque parfois. « Une fois, un capitaine n’a pas voulu me parler, mais ce n’est pas la norme, dit-elle. La majorité du temps, ça se passe très bien. Le retour des coachs après le match, c’est que la présence d’une arbitre fille, ça calme plutôt les joueurs ». Après sa participation à la coupe du monde féminine en Nouvelle-Zélande, la jeune femme se prépare pour la coupe du monde masculine en France en septembre prochain. « Je serai dans la zone technique. Je vais vivre l’événement de l’intérieur, encore une belle expérience en perspective ! » Quant à l’avenir, arbitrer en Top 14 serait un beau challenge. Mais sans négliger l’éducation nationale. « Même si un jour ça se faisait, j’aimerais garder un pied à l’école, en formant des jeunes arbitres à l’UNSS notamment. »