PORTRAIT

Entretien avec un pompier de Haute-Garonne

Publié le 13 mars 2025
Temps de lecture : 3 min
© Aurélien Ferreira/CD31
Frédéric Berho à la caserne de Fronton.

Habitant de Fronton, le lieutenant Frédéric Berho est pompier volontaire depuis 20 ans et chef du centre de secours de Fronton depuis 2024. Rencontre. 

Pourquoi être devenu pompier volontaire ? 

Le 1er juillet 2025, cela fera 20 ans que je suis sapeur-pompier volontaire au centre de secours de Fronton. Depuis peu, j’y coordonne notre équipe de 40 pompiers, tous volontaires comme moi, hommes et femmes de 18 à 66 ans. Notre point commun ? Nous habitons tous dans un rayon de 8 minutes de la caserne pour nous permettre de nous rendre disponibles et d’intervenir rapidement.  Ce n’est pas mon métier puisqu’à côté, je travaille dans la construction et le négoce du bois. Pourquoi cet engagement en plus ? Je voulais donner un complément à ma vie et me mettre au service des autres dans une logique désintéressée. 

Comment fonctionne la caserne de Fronton ? 

À la caserne de Fronton, nous réalisons 850 interventions par an et nous couvrons 8 communes et 20 000 habitants : Saint-Rustice, Castelnau-d’Estrétefonds, Fronton, Villaudric, Bouloc, Villeneuve-lès-Bouloc, Gargas et Cépet. Outre le secours à la personne qui représente 75% de nos interventions nous sommes amenés à combattre les feux qui sont en augmentation et plus virulents du fait du réchauffement climatique, beaucoup d’interventions concernent aussi les accidents de la route car nous sommes traversés par un axe majeur où la circulation est dense entre Toulouse et Montauban. Nous assurons toutes et tous des astreintes de 20h30 à 5h30 en semaine et sur la totalité du week-end. Dès que nous le pouvons, nous nous rendons disponibles le reste du temps. C’est une activité prenante qui empiète sur la vie familiale et professionnelle mais qui nous apporte beaucoup de satisfaction, car nous nous sentons utiles. 

En quoi consiste votre mission de chef de centre ?

Outre la gestion administrative, le recrutement et la formation des équipes, un aspect essentiel, je suis chef de groupe, c’est-à-dire que j’interviens en tant que commandant des opérations de secours, lorsque plusieurs engins sont mobilisés, sur une opération d'ampleur. Et puis, j’ai la charge de faire vivre le collectif de la caserne, d’insuffler une dynamique. 

Vous dites que la formation continue est essentielle pour les pompiers…

Oui tout à fait, pour intervenir efficacement, nous devons tout au long de l’année nous remettre à niveau, et ce pour toutes les manœuvres que nous devons accomplir : secours à la personne, secours routier, incendie, et protection des biens et de l’environnement. 

En tant que pompier, vous souvenez-vous d’une intervention particulièrement marquante ? 

J’ai été marqué par les inondations qui ont touché Saint-Béat en 2013, où j’ai été appelé en renfort et par le retour des victimes à notre égard. Et puis plus proche de Fronton, nous avons dû endiguer, il y a de cela 3-4 ans, une vague de feux de végétation criminels sur la commune de Villaudric. Nous avons été très sollicités et là encore le retour de la population avait été très chaleureux.