PORTRAIT

Marion Cullen, fermière et engagée

Publié le 2 mars 2023
Temps de lecture : 3 min
Marion Cullen, fromagère à Verfeil
© Aurélien Ferreira
Marion Cullen, fromagère à Verfeil

Marion Cullen a quitté l'univers des jeux vidéo... pour élever des brebis. Sacrée reconversion. Installée à Verfeil depuis 2018, elle produit yaourts et fromages à la Ferme de la mignonne. Et a co-créé "Paysannes", un collectif d'exploitantes agricoles. Portrait d’une fermière engagée en faveur de l’écologie et de la qualité alimentaire.

Elle a troqué l’univers des jeux vidéo pour la vie au grand air sur les coteaux préservés du Girou. Depuis 2018, Marion Cullen, 38 ans, produit, transforme et vend les fromages et yaourts issus de la traite de ses 200 brebis à La Ferme de la Mignonne, l’exploitation bio qu’elle a elle-même créée à Verfeil. Un retour aux sources pour cette Ariégeoise, petite-fille et nièce d’exploitant, tout autant qu’un virage à 180 degrés. Car c’est d’abord dans un univers très urbain, à Londres, qu’elle choisit, diplôme d’école de commerce en poche, de s’installer. Mais l’envie de créer son entreprise la taraude. Depuis toujours, le microcosme et toute la logistique autour de la ferme la fascinent. Un engouement né, durant son enfance, lors de visites sur l’exploitation agricole de son oncle. Après quelques années passées comme cadre dans un grand groupe, la voilà donc de retour en France avec mari et enfants. Très concernée par l’écologie, Marion Cullen caresse un temps l’idée de créer une entreprise de consigne de bouteilles. C’est après un bilan de compétences qu’elle devient finalement « paysanne », comme elle se revendique : « Je suis très attachée à mes racines, au terroir et à sa préservation. Ce métier, c’est un savant mélange entre goût des bons produits, passion des animaux et vie au grand air».

Démarche éthique

Quant au choix de l’élevage ovin, il s’impose tout naturellement. Marion Cullen est amatrice de fromages et le lait de brebis très versatile lui permet de varier sa production : yaourts, fromages à pâte dure, à pâte molle… Pour gérer son exploitation, l’éleveuse s’appuie sur deux salariées. Une aide salutaire notamment lors de la saison de traite d’octobre à juin, pour la fabrication de fromage, la vente directe tous les mercredis toute l’année et le samedi matin d’octobre à juin. L’agricultrice est aussi présente sur les marchés, à Revel, Saint-Sulpice, Teulat et Labastide Saint-Georges. Une reconversion que Marion Cullen ne regrette absolument pas. Animée par le désir de produire local et sain, elle revendique d’être agricultrice engagée : « Avec six autres cheffes d’exploitation, nous avons créé Paysannes, un collectif qui nous permet d’échanger, de nous entraider et de vendre nos produits. Mais aussi de défendre, auprès du grand public, lors de débats ou de cafés paysans, une certaine éthique du mieux consommer local en privilégiant la saisonnalité, la proximité, les marchés et les petits producteurs. Cette éducation au goût est importante pour moi ».