Nouvelle opération "Territoire zéro non-recours" à Castanet-Tolosan

La grande braderie d’été est un temps fort de l’antenne locale du Secours populaire qui s’est tenu le 14 juin 2025 à Castanet-Tolosan. « Habituellement, nous attendons entre 500 et 600 personnes venues de tout le Sicoval », explique Philippe Bridonneau, son responsable. Au milieu des jouets, vêtements et autres pièces de vaisselle, un stand pas comme les autres. Il s’agit de l’expérimentation du dispositif « Territoire zéro non-recours » pilotée en Haute-Garonne par le Conseil départemental. L’objectif est simple : renseigner le public sur les démarches d'accès aux droits, lors de diverses manifestations organisées par les partenaires : aujourd'hui la grande braderie, demain un forum insertion à Baziège, en juillet la tournée « La Ville à joie » dans le Lauragais. Ce matin-là, ce sont Magalie Cesses, agent territorial à la DTS Lauragais et Julie Milhau, responsable de la Maison des solidarités de Castanet-Tolosan qui sont présentes. 

Sur leur stand, on retrouve des guides et des cartes qui constituent le kit d’aller-vers de l’expérimentation « Territoire zéro non-recours », pour permettre aux habitantes et habitants d’être mieux informés sur leurs droits sociaux (santé, emploi, retraite, etc.) et sur les structures de proximité. Jean-Michel, jardinier à Ramonville et bénévole du Secours populaire, s’approche : « Je viens d’avoir 60 ans et j’aimerais faire le point sur ma retraite, ce n’est pas très clair de savoir à quoi j’ai droit. » Julie Milhau l’oriente alors vers un Espace France services. Quant à Rachida, comptable, elle rencontre des difficultés avec son logement social, un T4 qu’elle aimerait échanger contre plus petit, car son fils vient de quitter la maison, Julie Milhau évoque avec elle plusieurs dispositifs, ainsi qu’une orientation vers la Maison des solidarités.  

D’autres visiteurs de la braderie se sont arrêtés un instant au stand TZNR, certains pour poser des questions sur le complément d’activité, d’autres sur les difficultés de leurs enfants en matière d’insertion.  Toutes les demandes, même celles qui ne relèvent pas des missions du Conseil départemental, font l’objet d’une écoute attentive. L’idée est de rassurer, créer le lien et d’inciter les personnes à pousser demain la porte d’une MDS, d’un CCAS ou d’une autre structure partenaire. En résumé, de rompre l’isolement et de lever les tabous en matière d’accès aux droits. Loin d’être marginal quand on sait qu’en Haute-Garonne, le taux de non-recours à l’allocation adulte handicapé est de 46 à 55%, tandis que pour le Revenu de solidarité active (RSA), ce phénomène représente 36 à 45%. 

« Pour nous, ce dispositif novateur apparaît comme une nouvelle modalité d’intervention auprès du public, différente de celle que nous pratiquons habituellement. Avec l’aller-vers, nous sommes là dans un endroit de passage pour lever les réticences et les résistances à faire valoir ses droits, et rencontrer des personnes qui n’auraient peut-être pas fait la démarche de prendre attache avec les institutions et/ou des travailleurs sociaux autrement. De surcroît, cette action organisée de concert avec l’équipe du secours populaire vient renforcer les liens entre partenaires, dans l’objectif d’un meilleur accompagnement des habitants », conclut Julie Milhau.