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Les éco-délégués du collège de Pins-Justaret imaginent la cour de demain

Publié le 15 novembre 2023
Temps de lecture : 3 min
© Adrien Nowak/CD31
Atelier végétalisation avec Julie Poirel, paysagiste

Après deux projets pilotes à Auterive et Colomiers, le Conseil départemental continue à améliorer le bien-être au collège et la végétalisation des cours avec des paysagistes mandatés. Retour sur un premier atelier avec Julie Poirel et les éco-délégués du collège Daniel-Sorano à Pins-Justaret.

Quand Julie Poirel, la paysagiste mandatée par le Conseil départemental, demande aux éco-délégués du collège de Pins-Justaret ce qu’ils pensent de leur cour de récréation, les premières réactions sont unanimes : « Plus d’ombre ! Plus d’arbres ! On meurt de chaud ! ». L’établissement, construit il y a une quarantaine d’années environ, dispose effectivement d’un grand espace extérieur… quasiment entièrement bétonné. Seuls quelques Catalpas créent un semblant d’intimité devant la salle des professeurs. « Végétaliser la cour rafraîchira aussi les classes où il fait plus de 30 ° pendant 4 mois, en début et en fin d’année scolaire », rappelle la professeure référente, Isabelle Reclus-Millet.

Les idées fusent et les éco-délégués ont déjà une réflexion très avancée sur le sujet. Comment faire pousser de l’herbe sur des espaces traversés par des centaines d’élèves ? Créer des espaces clos pour permettre à la faune de s'installer ? Protéger les arbres des scarifications ? Chloé dessine les bancs circulaires qui entouraient les arbres de son école primaire, parce que « ça les protège et ça laisse de l’espace pour les racines ! ». Julie Poirel intervient de temps en temps pour donner les termes techniques : « Le revêtement que vous évoquez pour le coin lecture, c’est de l’Hydroway. Contrairement au goudron, il permet à l’eau de s’infiltrer dans la terre ».

Les élèves se familiarisent avec le plan de la cour, reportent par des croix rouges les zones de chaleur et dessinent le mobilier, une micro-forêt, une pergola, un espace de jeu, sous l’œil bienveillant de leurs professeurs, de Madame Benamira, CPE adjointe, et de Nathalie Muniz, architecte en charge des aménagements des collèges pour le Département : « Les espaces de la cour doivent répondre à de nombreux objectifs, être plus agréables, plus partagés. Pour l’instant, toutes les idées sont les bienvenues. Ensuite, il faudra nécessairement faire des choix ».

À la fin de l’atelier, plusieurs professeurs et le principal du collège, monsieur Malavelle, très investi dans le projet, viennent jeter un œil aux plans. La prochaine étape est d’ailleurs une restitution auprès des autres élèves et du personnel de l’établissement. La réalisation, elle, prendra un peu plus d'un an, donc les 4e et 3e ne pourront pas bénéficier de cette nouvelle cour. Ce qui n’empêche pas les éco-délégués d’être très impliqués. « Ils ont été pertinents et moteurs sur des enjeux qui dépassent les intérêts individuels » témoigne Julie Poirel. Chloé, qui vient d’entrer en 6e, a des chances de participer aux premières plantations. Mais elle est lucide : « Un arbre, ça prend du temps pour pousser. Cette cour, elle n’est pas pour nous, mais pour les élèves qui viendront quand on sera au moins au lycée ».