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Pechbonnieu, terre d'asile pendant la guerre

Publié le 5 octobre 2021
Temps de lecture : 3 min
Laurent et Marguerite Robène
© Aurélien Ferreira / CD31
Laurent et Marguerite Robène mettent au jour le passé résistant de Pechbonnieu.

Marguerite Robène-Denègre et son fils Laurent ont mis en lumière l'histoire étonnante de Blanche et Lucien Robène, un couple de Pechbonnieu qui a caché de nombreux résistants, Juifs et prisonniers de guerre entre 1940 et 1944, avec le silence complice des habitants de la commune. Le 1er octobre, Georges Méric, président du Conseil départemental, a inauguré le "Parvis des justes" et dévoilé une plaque commémorative saluant la mémoire et l'engagement des Robène.

C’est une coquette maison de village située à deux pas de la mairie de Pechbonnieu : ici, Blanche Robène et son époux ont caché et nourri de 1940 à 1944 nombre de Juifs, prisonniers de guerre, résistants (dont Edgar Morin et Clara Malraux) et autres réfractaires au STO, avec la complicité tacite de tous les habitants, qui ont gardé le silence pendant et après la guerre, durant des décennies.

Pour honorer leur mémoire, Georges Méric, président du Conseil départemental, a inauguré le 1er octobre dernier le "Parvis des justes" et dévoilé la plaque commémorative "Chemin de mémoire Haute-Garonne Résistante" à Pechbonnieu, en présence de la maire et conseillère départementale du canton Sabine Geil-Gomez, de Francine Théodore-Levêque, présidente du Comité Français pour Yad Vashem en Midi-Pyrénées et de Marguerite Robène-Denègre, fille de Blanche et Lucien Robène.

Lieu de mémoire

Il aura fallu la pugnacité d’un homme, Laurent Robène, petit-fils de Blanche et Lucien, pour lever le voile sur cette incroyable histoire. « Tous ceux qui étaient en danger pouvaient venir se mettre au vert à Pechbonnieu, c’était un lieu réputé comme sûr », affirme ce dernier, qui a épluché les archives de l’époque et en a tiré un livre, La chambre de derrière (éd. L’Harmattan). Sa mère, Marguerite, avait une dizaine d’années à l’époque. Elle se souvient encore des va-et-vient incessants dans sa maison, et des trésors d’imagination déployés par sa mère pour nourrir tant de bouches. « Après la guerre, ma mère n’a jamais reparlé de tout cela, elle estimait n’avoir fait que son devoir », explique-t-elle. 

« Les actions de cette famille ainsi que le silence de tout le village sont des formes de résistance qui méritaient d’être mises en lumière », a souligné Elérika Leroy, chargée de mission pour les Hauts Lieux de la Résistance au Conseil départemental. Et Laurent Robène de conclure : « Nous pouvons tous être fiers de nos ancêtres ! » 

Plaque commémorative Pechbonnieu
© Aurélien Ferreira
Une plaque commémorative a été dévoilée le 1er octobre dernier.