Un cour végétalisée inaugurée au collège de La Salvetat-Saint-Gilles

Lundi 1er septembre 2025, c’est la rentrée au collège Galilée à La Salvetat-Saint-Gilles pour les 195 élèves de sixième. Il est 15 heures et les néo-collégiens profitent de la récréation pour investir les nouveaux bancs installés durant l’été, sans savoir qu’il s’agit là de l’aboutissement d’une histoire commencée quelques années plus tôt. Le collège Galilée fait en effet partie des établissements, où la cour vient d’être tout juste végétalisée par les services du Conseil départemental. À l’époque de sa construction au début des années 2000, les cours des collèges étaient conçues différemment. On privilégiait des espaces minéraux, faciles à entretenir et pratiques. Aujourd’hui, les cours sont réfléchies à l’aune du réchauffement climatique et avec le souci d’améliorer le climat scolaire. 

Nathalie Muniz, architecte à la direction du patrimoine, précise : « À partir de 2021, nous avons fait appel à Edith Maruéjouls, sociologue experte de l’égalité filles garçons, qui nous a fait des préconisations. Nous avons d’abord ciblé deux collèges pilotes, Voltaire à Colomiers et Antonin Perbosc à Auterive. La démarche a été ensuite étendue. Végétaliser les cours, cela signifie œuvrer en faveur de davantage de biodiversité, réduire les îlots de chaleur, le ruissellement des eaux, mais aussi permettre que ces espaces soient utilisés par tous et non monopolisés par quelques-uns, en l’occurrence les plus sportifs qui jouent au ballon. Cela favorise non seulement l’égalité entre les filles et les garçons mais aussi le bien-être de l’ensemble des élèves, cela a été mesuré ». A contrario, les cours de nouvelle génération permettent d’introduire des nouveaux usages pour que chacun trouve sa place, les sportifs mais aussi ceux qui aiment lire ou simplement se poser. 

À La Salvetat-Saint-Gilles, les collégiens avaient, eux-mêmes, réfléchi à un projet dès 2019 par le biais du club-écocitoyen. Estelle Bonnard, professeure référente auprès des éco-délégués, et sa prédécesseuse à ce poste, Pascale Collin, documentaliste, expliquent : « Nous avons diffusé une enquête auprès de l’ensemble des élèves pour identifier les points d’amélioration en matière de climat scolaire et la cour générait des situations de mal-être et même parfois du harcèlement. Tous ont été très investis pour que cela change !». Anaëlle et Émilie, aujourd’hui lycéennes, anciennes éco-déléguées, ont fait partie des élèves qui ont été consultées. Elles racontent : « Notre cour était très vide avec beaucoup de béton et des étendues de terre qui se transformaient en gadoue dès qu’il pleuvait, peu de place pour s’asseoir ou s’abriter et peu de végétation donc pas beaucoup d’ombre. Quand il faisait 40 degrés, on étouffait ! ».  

Pour mener à bien ce projet, le collège s’est appuyé sur les équipes du Conseil départemental avec des ateliers participatifs réalisés en 2023 pendant lesquels les élèves ont imaginé leur cour idéale. Le projet a mûri et les travaux de réaménagement ont pu être menés à l’été 2025. Le jardin préexistant a, par exemple, été rendu accessible aux élèves et aux personnels. Les premiers mobiliers comme de gigantesques bancs ont été installés ainsi que des éléments de parkour, 560 mètres carrés de sol ont été désimperméabilisés pour accueillir de la végétation et 900 mètres carrés d’espaces enherbés ont été réaménagés. Les premières plantations interviendront à l'automne pour les arbustes de haies ou les vivaces. Et en décembre, on plantera les arbres pour permettre un meilleur enracinement. En tout 40 arbres seront plantés, 70 arbustes et 1000 plants. 

Alithéa Corbi, paysagiste conceptrice à la direction du patrimoine, en charge depuis presque 2 ans de la réalisation de ces cours de nouvelle génération, détaille : « Il y a 2 ans, le Département a fait la commande à des paysagistes concepteurs et conceptrices (Julie Poirel et Terreauciel), pour concevoir une palette végétale adaptée au climat de la Haute-Garonne. Elle recense des espèces locales et méditerranéennes, tels que céanothes, orangers du Mexique, cotonéasters, arbres de judée, érables, etc. Nous nous servons pour nos aménagements végétalisés de cette palette au quotidien » Une fois les arbres plantés, chaque cour va bien sûr continuer à évoluer au rythme de la croissance des différentes essences. Pour l’ombre par exemple, il faudra attendre cinq ans. « Revégétaliser les collèges est un travail au long cours, nous travaillons déjà pour les générations futures», conclut Alithéa Corbi.