PORTRAIT

Emilien Bergès, la force de la nature

Publié le 20 mars 2023
Temps de lecture : 2 min
Emilien Bergès, arboriculteur du Comminges
© Aurélien Ferreira
Emilien Bergès, arboriculteur du Comminges

Emilien Bergès, 40 ans, ancien cycliste professionnel cultive à la Ferme Saint-Just de Valcabrère, pommes et légumes bio au rythme des saisons et malgré les aléas climatiques. Il vend sa production en vente directe et circuit-court, soutenu dans sa conversion bio par le Conseil départemental. 

Ce solide gaillard d’1m93 a voyagé sur tous les continents, mais sa terre, c’est Valcabrère. Il y fait pousser des pommes de toutes les couleurs et des légumes de plein champ. Pas de serres, mais des haricots verts cueillis à la main, des poireaux, betteraves et autres petits pois. « J’ai démarré les légumes en 2017, quand je suis passé en agriculture exclusivement biologique », explique Emilien Bergès, 40 ans. Un véritable virage dans cette exploitation qu’il reprend en 2012 : « Mon père faisait de l’élevage bovin et des pommes qu’il vendait en cueillette ».

2017, l’année du bio pour Emilien, mais aussi celle où il est confronté de plein fouet au changement climatique : « Je misais beaucoup sur 2017 car j’avais planté mes nouveaux pommiers cinq ans auparavant et je devais récolter mes premières pommes ». Au fleurissement, un gel de printemps met à terre 80% de sa récolte. Emilien le constate : les calamités agricoles se succèdent plus rapidement et plus intensément. « Ici entre Garonne et piémont, on a une tradition fruitière très ancienne, on bénéficiait d’un microclimat idéal. Mon père avait subi une sècheresse en 2003, mais ça restait rare, isolé... Depuis 2017, chaque année il y a un aléa : grêle, gel, ravageurs, sècheresse ».

À chaque coup dur de la nature, Emilien remonte en selle. Cet ancien cycliste professionnel sait qu’une victoire se gagne avec courage, humilité et endurance. Il met en place la vente directe avec sa société Les Jardins d’Emilien, diversifie sa production, et est lauréat d’un appel à manifestation d’intérêt pour son projet de ferme résiliente. Son objectif : la sécurisation de son chiffre d’affaires en alliant le zéro-gaspi, l’autonomie énergétique, l’insertion professionnelle et toujours le respect de la terre, de la nature et des saisons.

« J’aime être agriculteur, j’aime la terre, j’aime nourrir les gens avec des produits sains mais ce que j’aime encore plus, c’est créer de l’emploi ». La Ferme Saint-Just et Les Jardins d’Emilien emploient une dizaine de salariés permanents et jusqu’à cinquante en saison. Et Emilien nous promet des nouveautés côté fruits avec des kiwis, des poires et du raisin de table.