Tous Happi : un dispositif innovant pour repenser la Maison des solidarités de Colomiers

Lors d’une balade préliminaire dans le quartier, les idées fusent et les langues des usagers se délient. Serge, dans son fauteuil, fait une démonstration in situ des problèmes d’accessibilité : « Il manque une rampe d’accès, et même si je fais le tour, ce poteau, là, sur le trottoir, est en plein passage. » Sonia enchaîne sur la taille du parking et le chemin d’accès depuis l’arrêt de bus, qui manque de signalétique. Le panneau « Maison des solidarités » est bien là, mais caché par la végétation, et comme le fait remarquer Augustin, « si le logo du Conseil départemental était plus visible, ça permettrait à ceux qui ne voient ou ne lisent pas bien de se repérer plus facilement ». Nathalie Muniz, maître d’œuvre et architecte du Conseil départemental participe à la réflexion : « C’est très riche d’entendre la parole des usagers, ils ont de bonnes idées, comme renommer l’arrêt de bus « Mairie » pour y accoler « Maison des solidarités ». Il faut quand même rappeler que le Conseil départemental n’est pas seul décisionnaire, le bâtiment est en copropriété et certaines modifications nécessitent l’aval de la Mairie ».

La première concertation, à laquelle avait assisté Arnaud Simion, Conseiller départemental à l’Action sociale de proximité, le 16 février, avait permis d’identifier 4 problématiques : comment arriver à la Maison des solidarités, comment y est-on accueilli, comment y est-on pris en charge, et comment la quitter. Ce 9 mars, guidées par le Laboratoire départemental de l’innovation, les 3 tables rondes creusent les solutions évoquées pour améliorer l’arrivée des usagers. Le projet est né d’un constat posé par les référents ASE (Aide sociale à l’enfance) sur les salles de visites médiatisées, inadaptées, étroites et peu accueillantes, alors que Colomiers accueille énormément de familles. L’équipe d’accueil, quant à elle, a signalé une signalétique défaillante, un manque de confidentialité à l’accueil et une configuration des locaux mal adaptée. « De fil en aiguille, on s’est demandé comment améliorer l’accueil, puis comment repenser l’ensemble de la MDS et quitte à partir sur un projet d’envergure, pourquoi ne pas faire appel aux usagers ? », résume la responsable de la MDS en interim, Arama Kadidja-Leila.

Arnaud Jeanne, directeur territorial des solidarités, venu en observateur, renchérit : « L’idée est de décloisonner les différents espaces de la MDS, de réaménager l’accueil pour renforcer la sécurité de tous. Et de favoriser le « hors les murs », c'est-à-dire le déploiement de permanences ou de consultations chez des partenaires. ». Partenaires que l’on retrouve autour des tables : CCAS de Colomiers, Secours populaire, Guichet sénior, chargée de mission handicap mairie de Colomiers, chargée de mission petite enfance mairie de Colomiers, etc.

Un troisième atelier, le 6 avril, clôturera la phase de réflexion. Mais déjà à ce stade, le dispositif est un succès. Fleurs, arbres, fresques d’artistes locaux, ponts avec les autres structures du quartier comme la médiathèque, ou même la future Maison des transitions écologiques… À Colomiers, les idées fourmillent pour révolutionner la Maison des solidarités !