REPORTAGE

Zoom sur la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège

Publié le 26 mai 2023
Temps de lecture : 3 min
La Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège
© Adrien Nowak
La Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège

80 % de l’eau consommée par les Toulousains vient de la Garonne. D’où l’importance de la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège (RNR), à moins de 10 km au sud de Toulouse, et du travail de l’association Nature En Occitanie, gestionnaire de la réserve, pour la préserver. Explications.

Le classement en réserve naturelle en 2015 a fait du Parc naturel de Portet-sur-Garonne un lieu de promenade très agréable. Mais peu de Toulousains connaissent le rôle de cette réserve naturelle et son impact dans leur vie quotidienne. Comme le rappelle Beverlie Billerey, chargée de développement local chez Nature En Occitanie, « Toulouse ne dispose pas d’énormément de châteaux d’eau, donc 80% de l’eau est pris ici, sur le territoire de la réserve, directement de la Garonne ». Une des missions de l'association est donc de protéger et d’entretenir la ripisylve, cette zone boisée en bord de rivière, qui sert de corridor biologique pour la faune, protège la qualité de l’eau et sert de zone d’épanchement naturelle en cas de crue.

Une régulation de la source à l'estuaire

Les zones humides de la Réserve permettent de réguler le cours de la Garonne. Quand la rivière déborde, l’hiver ou en cas de crue, l’eau qui inonde la ripisylve est stockée dans les racines et dans la terre, créant une nappe alluviale. Cette même eau sera ré-aspirée par la rivière en été pour lui permettre de maintenir un niveau suffisant et donc de continuer à fournir la ville en eau potable.

Un écosystème fragile

Préserver les ressources en eau et la biodiversité, pour l'équipe gestionnaire de la RNR, c’est d’abord réparer les erreurs du passé. Interdire l’extraction des sédiments par exemple, les granulats, utilisés autrefois dans la construction alors qu’ils offrent un lieu d’habitat privilégié pour les plantes aquatiques. « Sans ces plantes pour freiner le courant, la Garonne devient beaucoup plus dangereuse » souligne Beverlie. L' équipe lutte également contre les plantes exotiques envahissantes. « La renouée du Japon qui a pu être introduite pour ses qualités ornementales est un fléau aujourd’hui : très invasive, elle empêche les autres espèces de se développer, et surtout, elle n’a pas de racines, donc ne retient pas les berges ». Des chantiers d'arrachage sont donc organisés pour la remplacer par des espèces racinaires qui, elles, participeront au maintien des berges.

Préserver... c'est aussi parfois ne pas interférer. Dans les méandres des cours d’eau, les sédiments et les galets s’accumulent et stagnent, créant ainsi des îlots ou des plages où la végétation se réimplante peu à peu, attirant de nouvelles espèces. Aujourd’hui, la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège s’énorgueillit d’abriter pas moins de 2000 espèces animales et végétales. 

Une sensibilisation récente

Nature En Occitanie est une association créée en 1969 qui travaille avec plusieurs partenaires, dont le Conseil départemental qui a fait de la préservation des zones humides une des actions prioritaires du projet Garonne Amont. D'après Thomas Matarin, chef de projet régional zones humides au sein de l'association, « Pendant longtemps, les zones humides ont été perçues comme une contrainte, tant du point de vue agricole que de l'urbanisme. Depuis 1970, on estime d'ailleurs que 67 % d'entre elles ont été détruites en France. Aujourd'hui, à la faveur du réchauffement climatique, on redécouvre leur utilité ».