Legraux Tobrogoï donne sa leçon de jazz au collège d’Ayguesvives

« Comme vous, j’étais collégien ici à Ayguesvives, il y a quelques années. À 14 ans, j’étais fan de rock et de hard rock ». Quand Nicolas Poirier, guitariste du sextet de jazz Legraux Tobrogoï raconte son parcours musical, les 115 élèves de 5e, réunis cette après-midi-là à la salle de l’Orangerie d’Ayguesvives, se font d’autant plus attentifs. Car derrière l’adulte et le musicien professionnel, les jeunes entrevoient l’adolescent. Tout comme eux. C’est là toute la force de la Leçon de jazz, une des actions culturelles proposées par le festival départemental Jazz sur son 31. De la musique, du partage de connaissances mais aussi de la proximité avec l’envie d’abolir les frontières pour apporter la culture au plus près dans les territoires. 

Séduite par l’initiative, Christelle Zucchetto, l’une des deux professeures d’éducation musicale du collège Jean-Paul Laurens d’Ayguesvives, n’a d’ailleurs pas hésité à impliquer ses élèves : « depuis la rentrée, les 8 classes de cinquième ont travaillé autour de l’improvisation dans des styles musicaux variés, écouté des standards de jazz et pratiqué avec des xylophones, à partir d’une cellule mélodique et rythmique. Nous avons également abordé la chanson Paris au mois de mai de Charles Aznavour en voyant comment on pouvait la jazzifier ».

Le 11 octobre, les membres de Legraux Tobrogoï ont poursuivi les notions que les élèves ont abordé en classe. Au cours de l’après-midi, ils ont mêlé titres personnels De l’herbe, La ferme, etc. - en encourageant les élèves à prendre conscience du rythme avant de battre la mesure- et morceaux issus d’autres courants musicaux comme Seven Nations Army des White Stripes, Highway to Hell d’AC/DC ou bien Michael Jackson. Autant de morceaux que les musiciens alternent avec des intermèdes sur les racines du jazz, des présentations de leurs instruments (guitare, contrebasse, batterie, saxophone…) ou des anecdotes plus personnelles. Le tout avec beaucoup d’humour et de décontraction. 

Un exercice un peu particulier comme l’explique Colin Jore, contrebassiste : « face à ce type de public éloigné de cette esthétique-là, on essaie de combiner le plaisir que l’on éprouve à écouter de la musique et l’apprentissage. Ils ont été très attentifs et nous ont posé des bonnes questions, c’était très enrichissant. ». Leur enseignante confirme : « Beaucoup d’élèves ici n’ont jamais vu de spectacle vivant, donc c’est important de leur faire écouter du jazz, un style musical un peu lointain pour eux ». 

Si tous ces élèves ne deviendront pas musiciens loin s’en faut, cette leçon aura eu le mérite d’ouvrir leurs horizons et peut-être pour certains de susciter des vocations. C’est en tout cas ce qu’espère Colin : « On ne se sait jamais, il suffit parfois d’une rencontre pour que sa vie change. Si on a pu faire naître chez eux ce désir fort de musique, pour nous, c’est gagné ! ».

Au cours de cette édition 2025, outre Ayguesvives, des actions similaires se sont tenues avec différents artistes (Legraux Tobrogoï, Gra!n, Cuarteto Tafi et Sweetest Choice) à L’Isle-en-Dodon, Boulogne-sur-Gesse, Martres-Tolosane, Saint-Élix-le-Château, Marquefave, Le Fousseret, Auterive, Toulouse, Quint-Fonsegrives, Pechbonnieu, Villemur-sur-Tarn, Cazères et Frouzins.