PORTRAIT

Margot Béziat : une ambassadrice en eaux vives

Publié le 9 octobre 2023
Temps de lecture : 3 min
© Alexandre Ollier/CD31

Que l’on ne s’y trompe pas : le regard bleu azur et la gentillesse spontanée de Margot Béziat, 22 ans, cache une détermination sans faille qui lui a valu 4 sélections en équipe de France de canoë en eaux vives, plusieurs médailles d’or en équipe et deux 5e places en individuel en championnat du monde. Portrait d’une fonceuse, ambassadrice sportive du Département.

Pour Margot Béziat, tout est allé très vite : à 12 ans, à l’occasion de la fête de son village, elle monte dans un canoë et n’en descendra plus. « J’ai fait 2/3 ans en sport loisirs au club de Venerque eaux vives juste pour le plaisir de prendre des vagues. Et puis on m’a suggéré de m’inscrire en descente de rivière, une discipline où les filles étaient peu représentées. Un an et demi après, j’étais sélectionnée en équipe de France, et, un mois après mon bac, on m’a annoncé que je partais en Suisse. J’étais insouciante, je n’avais pas réalisé que j’allais disputer les Championnats du monde ! ».

Après une montée aussi rapide en équipe de France, Margot a besoin d’un peu de temps pour monter dans le classement mondial, mais elle est confiante : « Ça fait 2 ans que je finis 5e en individuel, mais j’ai de bons résultats en équipe et je sens que je progresse ». La descente en eaux vives en canoë n’est pas une discipline olympique, alors son prochain objectif, c’est « une place sur le podium aux prochains Championnats du monde. On y travaille, on est motivé ». « On », c’est l’équipe qui la soutient, son entraîneur physique et son préparateur mental, et ses colocataires, toutes deux également en pôle France canoë-kayak à Toulouse.

Une “self-made-woman” du sport

Car, contrairement à d’autres sportifs, Margot n’est pas née dans le sérail. « Ma famille ne vient pas du tout du domaine du sport, ils ne comprenaient pas trop mon engagement, mais ils ne disaient rien, tant que je travaillais à l’école… pour moi, le sport est plutôt un booster. Un enfant qui s’investit dans un sport s’investira aussi à l’école. » Depuis ses 18 ans, Margot cumule donc petits boulots, études et entraînements intensifs. Après une licence STAPS APA (sport adapté), elle a fait une licence STAPS entraînement sportif pour pouvoir encadrer de jeunes céistes (= personne pratiquant le canoë). Actuellement, son service civique au pôle France de canoë-kayak lui permet de poursuivre un entraînement exigeant de 2 séances par jour, alternant canoë et renforcement musculaire. Sans compter la recherche de sponsors, indispensable pour assurer les frais de matériel et les stages mensuels. « Le canoë est un sport qui coûte cher, sans mes sponsors et la bourse du Département, je n’arriverais pas à boucler mon budget ». Une ambassadrice heureuse de partager sa passion et de montrer l’exemple : « Aux jeunes sportifs, je dirais ‘pour réussir, soyez déterminés et faites-vous plaisir !’ ».