PORTRAIT

Pascale Auclair, fondatrice de l'association MUSE

Publié le 8 mars 2024
Temps de lecture : 3 min
© Alexandre Ollier / CD31

Des ateliers théâtre à base d'improvisation, pendant lesquels les femmes du quartier des Minimes, à Toulouse, s'interrogent sur leur jeunesse et leur place dans la société, et qui leur donnent un nouvel élan face à leurs défis quotidiens : c'est ce que propose MUSE (Mouvement Universel Solidaire Éclectique). Portrait de Pascale Auclair, fondatrice de l'association. 

Dans la cité Bourbaki, au cœur du quartier des Minimes, son énergie force le respect. Pas seulement parce qu’elle y a longtemps vécu et tissé des liens, mais aussi pour l'énergie qu’elle a déployé au service des femmes. À 65 ans, Pascale Auclair œuvre d'ailleurs toujours pour l’association Mouvement Universel Solidaire Éclectique (MUSE) qu’elle a fondée en 2007. Des ateliers théâtre, à base d’improvisations, pour les femmes du quartier. Elles y racontent leur jeunesse, leur place dans la société, leur quotidien, l'écrivent et en font des spectacles. Avec des effets insoupçonnés. Grâce au théâtre, certaines ont retrouvé le chemin de l’emploi, repris des études ou se sont sorties d’une dépression. D’autres se sont affranchies du seul rôle de mère ou d’épouse auquel elles étaient cantonnées.

Deux soeurs aînées figures d'émancipation

Car chez Pascale Auclair, c’est bien la conscience féministe qui guide l’action. Une prise de conscience précoce. « J’avais un père violent, un patriarche capable de colères immaîtrisables, confie-t-elle. Et grâce à mes sœurs aînées, qui se sont émancipées sans perdre de vue leurs ambitions (l’une est artiste-peintre, l’autre a créé la Maison des femmes à Pau), la voie s’est ouverte. » Elle intègre une école d’aide soignante à 16 ans, puis démarre sa vie professionnelle. Mais le sexisme est partout. « Je supportais mal le regard porté sur les femmes dans le milieu médical », dit-elle. Elle le quitte et découvre un nouvel univers, celui du spectacle vivant. « Un monde magnifique mais un monde d’hommes, où les egos dominent. »

Renouer avec le plaisir et l'estime de soi

C’est finalement son engagement associatif qui donnera forme à son combat féministe, auprès de différents collectifs, puis au sein de MUSE. Cette association, elle la décrit comme « un outil » dont les femmes peuvent s’emparer pour favoriser leur autonomie ou leur accès aux droits, libérer la parole, renouer avec le plaisir et l’estime de soi. Car tout est bon pour améliorer la condition des femmes, en cultivant la joie et le rapport à l’autre. Et même s’il y a encore fort à faire, Pascale est confiante. Notamment grâce à la jeune génération, dont elle se dit admirative. « J’ai deux filles qui m’ont ouvert de nouveaux horizons, avec une autre vision de l’amour et des questions relatives au genre. Je crois en notre futur grâce à la mixité des générations ».