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Les 5e Rencontres du Dialogue citoyen : le département agit avec vous

Publié le 1 février 2020
Temps de lecture : 20 min
5e Rencontres du dialogue citoyen
© Hélène Ressayres
Des Haut-Garonnais à une table ronde lors d'un événement participatif.

Depuis 2015, le Conseil départemental s’est engagé dans une démarche de démocratie participative, de proximité, auprès des habitants de la Haute-Garonne. Sous l’impulsion du président Georges Méric, ce dialogue citoyen s’est traduit par la mise en oeuvre d’actions concrètes dans toutes les politiques publiques départementales. Ainsi, plus de 350 réunions, ateliers et rencontres ont été organisés sur tout le territoire rassemblant plus de 30 000 contributeurs. Le 1er février, les 5ème Rencontres du dialogue citoyen, organisées par le Département ont permis d'échanger sur le renouveau de la démocratie participative.

L’objectif du dialogue citoyen est double. Replacer l’humain au coeur des projets, en redonnant la parole aux Haut-Garonnaises et Haut-Garonnais, et ainsi réinventer la pratique démocratique. Mais aussi améliorer les politiques mises en place afin qu’elles répondent mieux aux attentes des administrés. C’est ce qui a été fait dans le domaine de l’insertion avec la concertation RSA, pour l’éducation avec le projet d’amélioration de la mixité sociale dans les collèges, pour la mobilité avec la création d’aires de covoiturage ou encore pour l’environnement avec la consultation autour de la gestion des ressources en eau Garon'Amont. Le « réflexe » dialogue citoyen est désormais adopté. Depuis 2015, le Département a fait de la démocratie participative un des piliers de sa gouvernance, comme un fil rouge qui guide l’ensemble de ses politiques publiques. 

Un changement de méthode qui porte ses fruits puisque plus de 30 000 Haut-Garonnais ont participé – via des enquêtes en ligne ou en présentiel – aux différentes concertations proposées depuis cinq ans par le Département, aussi bien dans les domaines de la solidarité, de la mobilité, de l’éducation, de l’environnement ou encore de la culture. « L’intérêt de cette démarche est de croiser les regards, c’est l’apport de l’intelligence collective, atteste Paulette Salles, conseillère départementale déléguée au dialogue citoyen. C’est bénéfique à tous les points de vue : en termes d'efficacité et de démocratie. » Plus de 350 réunions, ateliers ou rencontres ont ainsi été proposés depuis 2015, afin de proposer des modes de concertation adaptés et innovants selon les thématiques abordées.

Dialogue citoyen en Haute-Garonne : des concertations innovantes

Dans le cadre de la concertation Jeunesses, par exemple, qui a été primée à l’échelle nationale, un groupe « miroir » composé d’une trentaine de jeunes a été créé dès 2018 pour élaborer ensemble le Plan départemental par et pour les jeunesses haut-garonnaises. « Le Département va ainsi accompagner 30 projets sur le territoire de la Haute-Garonne qui sont construits par les jeunes eux-mêmes : nous n’avons pas seulement écouté les jeunes, nous les avons entendus », témoigne Arnaud Simion, vice-président en charge de l’action sociale : enfance et famille. Une démarche originale qui a aussi guidé la mise en oeuvre du projet de territoire Garon'Amont pour lequel un panel de citoyens - 30 personnes tirées au sort - a été constitué l’année dernière. « Pendant six mois, ils se sont rencontrés à plusieurs reprises afin d’aboutir à la rédaction d’un rapport comprenant 130 propositions pour préserver notre ressource en eau », précise Jean-Michel Fabre, vice-président en charge du développement durable.

Si la concertation est devenue, en moins de cinq ans, une démarche intégrée, le Département entend poursuivre ses efforts : les élus ont, à ce titre, adopté en janvier un rapport présentant une première évaluation participative du dialogue citoyen dont les résultats sont très encourageants. Ils démontrent à la fois la pertinence de la démarche, mais aussi son efficacité réelle, le dialogue ayant permis de modifier ou d'enrichir certaines politiques publiques.

La démarche de dialogue citoyen engagée par le Département est reconnue sur le plan national ! Le 3 décembre 2019, la concertation Jeunesses et celle sur le RSA ont permis à la collectivité de recevoir un prix dans le cadre des Trophées de la participation et de la concertation organisées par le journal la Gazette des communes et le think tank Décider ensemble. En 2018, le Conseil départemental avait déjà été récompensé pour sa démarche participative menée dans le cadre du projet d’amélioration de la mixité sociale dans les collèges.

Philippe Combin, allocataire du RSA, Revel

« Je suis allocataire du RSA depuis juin 2014. J’ai participé à la concertation pour l’insertion pour résoudre les problèmes qui pouvaient se poser aux allocataires du RSA, notamment en matière de transport. Pour aller à Pôle emploi, par exemple, je dois me déplacer jusqu’à Villefranche-de-Lauragais, or depuis Revel, je suis obligé de passer par Toulouse pour aller prendre un train ; cela fait perdre beaucoup de temps pour des rendez-vous qui ne durent parfois pas plus de 30 minutes. Grâce aux échanges que nous avons eus avec les autres allocataires mais aussi les équipes du Conseil départemental, nous avons pu proposer des actions concrètes qui seront prochainement mises en oeuvre. Une navette devrait ainsi être mise en place pour faciliter la mobilité des allocataires du RSA dans le Lauragais. On a fait en sorte que chacun apporte sa pierre à l’édifice, et on sent que ça bouge ! »

 

Josette Rémi, membre du jury citoyen lors de la concertation culture

« J’ai été tirée au sort pour participer à une concertation autour de la culture, un sujet qui me tient particulièrement à coeur. L’intérêt pour moi était à la fois de mener une réflexion en groupe, mais aussi de pouvoir élaborer des propositions concrètes qui pourront être utilisées pour améliorer la diffusion de la culture pour tous en Haute-Garonne. Cette concertation a duré trois jours pendant lesquels nous avons échangé avec des personnes qui venaient d’horizons différents et sur des thèmes variés, comme par exemple la mise en place d’une coordination des festivals culturels menés dans les territoires ruraux. Ça a été une expérience très enrichissante, à renouveler ! »

 

Victor Rameaux, étudiant en chimie à l'université Paul Sabatier

« Je participe au groupe miroir pour le projet « ambition jeunesses » du Conseil départemental dans le cadre de mon service civique à l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV). Au départ, je suis venu pour monter un projet autour de la création d’une application mobile pour les jeunes ; nous avons travaillé sur le cahier des charges pour définir quelles utilités, fonctionnalités, etc. Et puis, au fur et à mesure, d’autres idées ont émergé, comme celle de créer un fonds qui permette de financer des projets proposés par des jeunes haut-garonnais. Je trouve cela enrichissant de participer à quelque chose qui soit réalisé par les jeunes et pour les jeunes. Cette concertation va permettre la mise en place de projets concrets, pour que les jeunes puissent se rencontrer et mieux s’intégrer dans leur vie locale. »

5èmes Rencontres du dialogue citoyen : samedi 1er février

Le Conseil départemental a organisé les 5e Rencontres du dialogue citoyen le samedi 1er février à l’Hôtel du Département, à Toulouse. Ouvert à tous, ce rendez-vous est devenu un incontournable des acteurs de la démocratie participative. Une conférence participative sur le thème « Vers un renouveau de la démocratie participative » était animée par l’enseignant-chercheur à la Sorbonne Loïc Blondiaux. Quatre ateliers thématiques étaient également proposés autour de la participation citoyenne dans des domaines tels que le logement social, la transition écologique, la précarité, ou encore les mouvements associatifs.

Plus de 300 participants aux 5èmes Rencontres du dialogue citoyen, les rendez-vous des acteurs et actrices de la démocratie participative !

Cette année, en plus d’avoir la chance de recevoir Loïc Blondiaux,  4 ans après sa venue aux 1ères Rencontres du dialogue citoyen, nous avons eu l’occasion d’interroger la démocratie participative à travers la transition écologique, le logement social, la relation entre citoyen.ne.s et associations ou encore les personnes en situation de précarité.

Cette journée, sous le signe de l’échange, du dialogue et de la convivialité a été riche d’enseignements et les dessins de Barbara Bellier sont là pour en témoigner.

 

Toutefois, même si nous notons une satisfaction globale sur le déroulé de cette matinée, nous prendrons en compte vos propositions pour préparer les 6emes rencontres du dialogue citoyen.

Ci-dessous, l’ensemble des documents qui vous permettront de replonger ou de découvrir cette journée de partage et de travail.

COMPTE-RENDU DE L’ATELIER « Quand les locataires/résident·e·s du parc social participent aux projets et aux politiques publiques »

En partenariat avec SA HLM Les Chalets et URAJH

Quand les locataires/résident.e.s du parc social participent aux projets et aux politiques publiques.

Il s’agissait de s’interroger sur comment la participation citoyenne vient peser, impacter sur les politiques publiques, les décisions ? Des expériences d’ici et d’ailleurs, des démarches initiées par des citoyen.ne.s, des institutions, des associations, ont été proposées mettant en lumière l’autonomie croissante et créatrice et la liberté d’initiative.

Nous avons interrogé la dialectique « descendant » et « ascendant » en matière de citoyenneté à partir de 5 présentations d’expériences qui illustrent le sujet de l’autonomie croissante / liberté d’initiative :

1. URHAJ – Résidence Labège – Concertation ambitieuse sur opération neuve adaptée aux attentes du public jeunes

2. Chalets – Habitat participatif – reconnaissance de l’expertise d’usage et interrogation des modes de gestion

3. St Germain en Mont d’Or – mobilisation de résidents sur de multiples dimensions de la vie de la résidence (ménage, buanderie collective, salle de musculation partagée…) pour réduire les charges locatives et améliorer le vivre ensemble. 

(Lors des 5e rencontres, c'est un reportage de TF1 sur l'association Chers Voisins qui a été diffusé. Pour des raisons de droits d'auteur, nous vous proposons ici ce reportage de France 3 qui a un contenu très similaire.)

4. Lille – appropriation d’un tiers lieu (église désacralisée en plein quartier populaire) par un groupe d’habitants… 

5. Multi-Villes « Ma cité va briller » initiatives collectives pour rendre les quartiers plus agréables.

Après chaque présentation, un quiz rapide sur les caractéristiques des expériences a été proposé servant de support d’échange dans la salle. 

Enfin en synthèse, il a été proposé une série d’enseignements à débattre sur les étapes-clé, conditions de réussite, pour passer d’une initiative spontanée ou d’une proposition institutionnelle à des formes plus structurées/organisées et jusqu’à la professionnalisation de certaines initiatives (dans une dimension citoyenne ou marchande).

L’atelier a permis de débattre et d’énoncer nombre d’éléments de compréhension de ce qui se joue de différent/divergent dans les différents formats de dialogue citoyen ainsi proposés :

  • Sémantique à l’œuvre entre « résidents », « locataires », « clients » ou « habitants » chez les acteurs du logement social… ou autre sémantique autour du participatif » pour « une action publique plus adaptée», autre sémantique du « sur mesure ».
  • Volonté affirmée de faire du locataire un acteur… de son bien-être, de son cadre de vie, voire de son insertion professionnelle ou de son intégration au monde « actif » ou encore de son « autonomie ». Soit une conception proche de la définition du « pouvoir d’agir » (capacitation, empowerment…) via l’action publique
  • Approche plus humble des initiatives citoyennes présentées ensuite qui se fixent des « ambitions raisonnables », une stratégie des petits pas mais qui énoncent un droit à l’initiative, y compris un droit de se tromper ou que ça ne marche pas comme prévu (droit à l’erreur moins présent dans les dispositifs descendants).
  • L’importance dans cette seconde typologie d’initiatives de faire d’abord une première démonstration, celle de la «capacité à une énergie » (faire le ménage des parties communes de sa résidence ou faire vivre un lieu abandonné)… engager ainsi une logique de développement social plutôt que de développement d’un projet structuré, « faire d’abord !» et développer ou structurer ensuite.
  • L’émergence d’une Co-construction horizontale dans le dernier projet qui participe autant de l’action publique locale que de l’initiative citoyenne pour faire « vivre le village ».
  • Le quiz proposé ensuite permet de marquer les différences de conception entre descendant et ascendant autour de quelques points clés => idée simple et concrète au déclenchement mais forte visibilité et opérationnalité pour faire une première démonstration citoyenne et non pas viser d’emblée une cohérence d’ensemble (action publique), accepter de commencer petit et à quelques-uns, « faire avec ce que l’on a » et ne pas chercher d’entrée des subventions, un lieu, un business-plan crédible….ne pas s’arrêter à la question du cadre associatif et accepter la dimension de « collectif » qui se structurera ensuite, ou pas.

COMPTE-RENDU DE L’ATELIER « Personnes en situation de précarité et Démocratie Participative, un défi ! »

En partenariat avec le Collectif 31 des centres sociaux et ATD Quart Monde

Pourquoi, comment, à quelles conditions les publics les plus précaires peuvent-ils faire bouger et s’approprier la parole publique ?

Est-on réellement convaincu qu’ils peuvent nous aider et que nous avons besoin de leur analyse, de leur savoir, et de leurs expériences ?

Quel crédit est-on prêt à accorder à des personnes dont parfois ni le parcours scolaire ni la place dans la société ne laissent supposer une capacité à cette contribution à l’intérêt général?

Quel regard, quelles attentes, quelle confiance avons-nous envers les publics précaires ?

Comment inventer ensemble un espace démocratique où chacun.e –quelle que soit sa condition – peut peser sur les décisions en ayant la garantie que sa parole aura autant de valeur que toutes les autres ?

Les participant.e.s ont travaillé par petits groupes de 6 à 10 personnes : les ruches

Dans chacune des ruches, après une présentation très rapide de chacun.e, il leur a été proposé de remplir 2, 3, ou 4 panneaux pour la mise en commun (une initiative inspirante, une vigilance, une question en suspens en guise d’expérience, un ingrédient indispensable à la participation des plus précaires).

Chaque ruche est venue accrocher ses productions et les lire.

La parole a ensuite été donnée aux deux partenaires.

Une initiative inspirante

  • Mettre en place un mode de garde pour les enfants pour que les parents seuls puissent participer ;
  • Des espaces plus ouverts à partir d'une activité de loisir, un atelier et permettre dans la gouvernance d'accompagner à l'initiative, à la participation ;
  • Repas partagés, tables ouvertes ;
  • "Pop-up" mail à créer ;
  • "Pop-up" débat ;
  • Soupe impopulaire : inverser les rôles : les personnes sans domicile cuisinent une soupe et la distribuent aux passants (sortie de métro) ;
  • La Maison de quartier Bagatelle autogérée par les habitants ;
  • J'ai besoin de vous et non venez participer avec nous ;
  • Aller vers et faire avec ;
  • Croisement des savoirs et expériences ATD, CD31.

Une question en suspens en guise d'ouverture

  • A-t-on besoin d'être militant pour participer ;
  • Comment on fait pour que la participation se renouvelle ;
  • Quelle rémunération pour l'investissement humain ;
  • La contribution citoyenne ;
  • Dans la durée / pour le qualitatif bénévolat ;
  • Pourquoi ce sujet.

Une vigilance

  • Repérer les personnes et créer une relation dans la durée ;
  • Adapter nos cadres à partir de la réalité de vie les personnes ;
  • Attention aux sollicitations ;
  • Responsabilité de soi possibilité de réaliser l'action (problème de coût, acceptation sociale, conditions environnement, structure d'organisation préalable) ;
  • Une présentation trop détaillée de chacun au démarrage peut amener à "coller des étiquettes" et freiner la participation partir de ce qui nous rassemble ;
  • Ne pas négliger toutes les ressources des personnes précaires (comme relais d'informations notamment) ;
  • Adopter un langage et un vocabulaire communs ;
  • Prendre en compte la responsabilité et l'écoute des personnes, les peurs ;
  • Attention à la participation alibi ;
  • Injonction ? ;
  • Adapter ces instances pour ne pas être entre "soi" ;
  • Dépossession des "idées" de citoyens par les institutions ;
  • La précarité à plusieurs visages, méfions-nous de nos représentations.

Un ingrédient indispensable à la participation des plus précaires

  • Partir ensemble depuis le lieu où il y a la confiance (Dispositif d’accompagnement) ;
  • Les personnes actrices de leurs besoins et envies ;
  • Valoriser, s'appuyer sur les compétences ;
  • Trouver le prétexte ;
  • Partir de ce qui nous rassemble ;
  • Communication et invitation sur les espaces participatifs, ça interroge sur l'accès aux moyens de communication ;
  • Faire confiance/ être en confiance ;
  • Avoir le sentiment d'être pris en compte ;
  • Que les demandes soient suivies des actions concrètes ;
  • Le temps pour penser et construire ensemble. Faire tête ensemble ;
  • Parler du vécu ;
  • L’aller vers ;
  • Informations : Mailler le territoire, multiples canaux ;
  • Oublier les préjugés et discriminations ;
  • Accepter les différences ;
  • Changer de regard : ce n'est pas parce que les gens sont en précarité qu'ils n'ont pas de potentiel ;
  • Repérer leurs potentiels, leurs savoirs.

COMPTE-RENDU DE L’ATELIER « Transition écologique et intervention citoyennes : des synergies possibles ? »

En partenariat avec France Nature Environnement Midi-Pyrénées

L’urgence écologique est plus forte que jamais, et les réponses à apporter passent par une véritable « démocratie environnementale », où le dialogue citoyen vient enrichir et garantir la prise en compte de l’environnement dans les projets. Ensemble, nous réfléchirons aux conditions de réussite de cette démocratie environnementale : comment mobiliser largement et de manière pérenne ? Comment améliorer l’information et la formation des citoyens et des citoyennes ? Quelles modalités de concertation sont les mieux adaptées au monde d’aujourd’hui ? Comment garantir que les interventions citoyennes ont un impact sur la décision et la mise en œuvre des projets ?

Sur la base d’une exposition participative de 3 cas pratiques et une zone libre, les personnes présentes ont répondu à cette question sous 3 angles :

  • Comment faire des choix stratégiques prenant mieux en compte l’environnement (par exemple dans le cadre de l’élaboration d’un document de planification) ?
  • Comment éviter, réduire ou compenser les impacts environnementaux d’un projet opérationnel (par exemple d’infrastructure ou d’équipement)?
  • Comment faire émerger et accompagner des initiatives citoyennes autour de la transition écologique ?

Pour répondre à ces questions, les participant.e.s avaient différents éléments mis à leur disposition : photos, citations, dessins, cartes vierges, feutres… pour compléter collectivement les panneaux en inscrivant ce qui constituait selon eux des clés de réussite en matière d’information, de mobilisation, de modalités de concertation et de garantie des impacts sur les projets.

Les 3 cas :

  • Cas 1 : une démarche pour faire des choix stratégiques prenant mieux en compte l’environnement (ex : document de planification)
  • Cas 2 : une démarche pour éviter, réduire ou compenser les impacts environnementaux d’un projet opérationnel (par exemple d’infrastructure ou d’équipement)
  • Cas 3 : une démarche pour faire émerger et d’accompagner des initiatives citoyennes autour de la transition écologique

Les échanges ont permis de faire émerger de nombreuses idées. Pour autant, quelques éléments clés semblent ressortir de manière transversale :

  • L’importance de mutualiser les outils et moyens d’informations (sites internet, kits de communication…) pour aider les collectivités et les collectifs citoyens à mieux communiquer sur les projets de transition écologique
  • L’enjeu de développer des lieux, physiques et/ou numériques, pour centraliser et partager la connaissance et les idées d’actions : a notamment été évoquée la mise en œuvre d’un centre de ressources régional, qui pourrait être mis en réseau avec les structures de proximité
  • La nécessité d’appuyer la mise en œuvre des dispositifs et idées proposées par les citoyens, associations… pour en permettre l’essaimage : là aussi il pourrait s’agir d’outils de types « kits » mutualisés pour aider les collectivités à mettre en œuvre ces accompagnements

A la fin de l’atelier, chaque groupe a restitué les idées clés retenues par les participant.e.s. Ces dernières sont reprises ci-après :

Transversal

  • Micro-espaces verts, jardins et potagers dans les villes et les collèges => rapprocher l’humain / l’urbain de la nature
  • Petits déjeuners citoyens pour donner la parole à chacun, du jeune au 4ème âge => lien social intergénérationnel
  • Centre de ressources qui permette à chacun de trouver des informations, des initiatives, et partager nos expériences
  • Un nouveau modèle du vivre ensemble sur une planète fragilisée • Aller chercher les gens : porte à porte, tirage au sort…

Choix stratégiques

  • Des sites (salles, lieux) matériels ou numériques interactifs d’échanges
  • Délocaliser pour pérenniser les campagnes (milieu rural)
  • Créer des conseils consultatifs préalables à toute décision d’aménagement du territoire
  • Des projets pragmatiques et à taille humaine

Projets opérationnels

Au départ :

  • Tisser des liens pour échanger de l’information

Information

  • Travailler en local sur les changements climatiques
  • Diversifier les moyens de communication
  • Identifier les actions écologiques à mener
  • Communiquer sur les tenants et aboutissants

Mobilisation

  • Travailler ensemble
  • Encourager le dialogue citoyen et les projets citoyens
  • Organiser des balades citoyennes

Modalités

  • Réunions débats : réfléchir global
  • Mixité sociale : prendre en compte toutes les idées
  • Référendums Citoyens
  • Mise en place de solutions avec les institutions
  • Budgets participatifs

Impacts

  • Co-construction : il faut se mettre en route, le pire c’est l’attentisme
  • Des investissements sont rentables à long terme même s’il y a quelques points négatifs : plus de bien être, plus d’économies financières, plus de préservation de la planète

Initiatives citoyennes

Information

  • Utiliser les nouvelles technologies pour cibler les jeunes • Innover sur les supports, les moyens : cibler sur les impacts (déchets, consommation, alimentation)
  • Promouvoir la formation par l’Education Populaire Mobilisation
  • Lieux d’échanges
  • Favoriser la création d’associations solidaires, coopératives au plus près localement
  • Régularité des consultations, échanges

Modalités

  • Tirage au sort des citoyens pour les projets et les avis en plus des experts et des associations (périodiquement)

Impacts

  • Faire voter sur les initiatives citoyennes
  • Puis demander l’engagement de la mairie, du Conseil départemental, …

COMPTE-RENDU DE L’ATELIER « Associations, citoyen·ne·s, Démocratie Participative : Points de rencontres et frictions »

Avec le Mouvement Associatif Occitanie

  • Comment 2 formes d'intelligence et de gouvernance collectives qui ont de nombreux points communs (ambition sociétale, forme d'animation…) peuvent-elles venir s'enrichir mutuellement pour dynamiser, mobiliser et être utiles aux projets des territoires et aux politiques publiques dans le cadre des processus de concertation ?
  • Pourquoi prendre en compte les paroles citoyennes individuelles, les expertises et les réflexions associatives collectives ?
  • Quels croisements des savoirs citoyens, associatifs et institutionnels possibles pour faire vivre une démocratie participative utile et efficace ?

Après avoir fait connaissance rapidement, les participant.e.s sont invité.e.s à se répartir par table en prenant une casquette de citoyen.ne.s, représentant.e.s d’association ou de porteurs et porteuses de démarches de démocratie participative pour :

  • un premier temps lister les freins à des relations tripartites vertueuses ;
  • puis dans un second découvrir les leviers favorisant ces relations vertueuses ;
  • et enfin se mettre d’accord sur le levier génial qui paraît la plus opportun.

Parallèlement, Mathilde Renault-Tenacci chargée de recherche INJEP, chercheure associée CERLIS-CNRS/Université de Paris s’est inspirée des travaux des participant.e.s pour leur proposer une restitution enrichie de son regard de chercheuse sur les questions associatives dans la démocratie participative.

Point de vue de l’experte

Son travail lui a d’abord permis de constater qu’il y avait peu de travaux scientifiques autour des dispositifs ascendants de démocratie participative. Dans les recherches sur la participation associative institutionnalisée, les associations sont présentées comme instrumentalisées par le système politico-administratif ou comme complices permettant de faire taire la société «réelle», les citoyens ordinaires.

Mathilde a donc cherché à dépasser ces postulats pour appréhender la complexité de la posture des associations dans les dispositifs participatifs et notamment le budget participatif parisien.

Quantitativement, elle relève que peu d’associations participent (1/5 à Paris). Ces dernières peuvent soit participer à de nombreux dispositifs de participation (multi-participantes, souvent les plus aguerries à l’exercice) soit à un seul type de dispositif sur laquelle la municipalité a largement communiqué (le budget participatif en est un exemple).

Les associations peuvent y adopter une perception de la participation soit inclusive (elles cherchent la participation de tout le monde) soit élitiste (la participation est réservée aux experts, elles peuvent donc mettre en avant leur savoirs/compétences particulières). Les processus participatifs institutionnels sont généralement perçus par le tiers secteur comme peu efficaces ou servant de couverture à des politiques publiques déjà construites.

Malgré ces perceptions critiques, une partie des associations continue de s’y impliquer car elles y trouvent trois usages qui peuvent parfois se cumuler : défense des intérêts d’un groupe ou d’une minorité, diffusion et sensibilisation autour de leurs projets et obtention de ressources utilitaires (subventions, locaux, écoute des élus etc.).

Elle note que dans ce contexte les relations entre associations et habitants sont perturbées par le décalage entre les savoirs et les utilisations politiques de et par chacun ainsi que par des méthodologies de participation plus tournées vers l’habitant jouant ainsi plus la carte de l’individualisme que du collectif. La participation des associations à la démocratie participative institutionnelle peut parfois être crainte par l’administration ou le personnel politique.

En sus les profils des représentant.e.s d’association au sein des dispositifs sont très caractérisés : population très diplômée, CSP+ et femmes.

En conclusion Mathilde RENAULT-TINACCI prône d’associer les associations à la construction même des cadres de la participation et de clarifier les attendus vis-à-vis des associations : contribution cognitive et/ou contribution décisionnelle.

  • Afin de dépasser la « peur » de la participation et de permettre une réappropriation, il faut adopter une communication et des supports aux différents publics, à l’image de ce que propose, fait et organise le CD31 ;
  • Légitimer d’avantage la place, le rôle des associations, en donnant du poids à la parole des acteurs associatifs dans la co-construction des politiques publiques ;
  • Permettre et favoriser l’expression ;
  • Développer une vraie volonté d’écoute pour que la parole citoyenne compte et soit suivie d’actions. A ce titre, des référendums éclairés pourraient aider à montrer aux gens que l’on prend en compte leur avis ;
  • Avec les élu.e.s, les citoyen.ne.s et les associations adopter une Charte qui fixe une organisation et de outils pour proposer, étudier, choisir et évaluer des projets ;
  • Reprendre les propositions exprimées collectivement et expliquer de manière formelle pourquoi telles décisions sont ou non retenues ;
  • Faire se rencontrer les acteurs et actrices puis définir collectivement les valeurs communes de la démocratie participative ;
  • Former les citoyen.ne.s dès le plus jeune âge à ces valeurs ;
  • Inventer le « vivre ensemble » avec les citoyen.ne.s par une communication honnête, simple et accessible autant sur les analyses des politiques institutionnelles que les besoins des citoyens ;
  • Il faut une communication et des supports adaptés aux différents publics
  • Créer un cadre inspirant afin de co-construire en confiance et mettre ensemble les acteurs et actrices ;
  • • Avoir un temps préalable pour inviter, faire connaître et dynamiser les parties prenantes ;
  • Mettre les moyens et une logistique en place pour les échanges (réunions régulières, prêts de salle, centre ressources, garde d’enfant…) ;
  • Annoncer dès le début les règles du jeu et qu’elles soient partagées, claires, exposées et acceptées.

Contacts et documents pratiques