PORTRAIT

L’Agneau des Pyrénées, le savoir-faire des anciens valorisé

Publié le 1 mars 2023
Temps de lecture : 3 min
François Manent, éleveur
© Aurélien Ferreira
François Manent, éleveur

Au Salon de l'Agriculture (du 25 février au 5 mars à Paris) cette année, l'Agneau des Pyrénées sera l'un des produits phares de Haute-Garonne, puisqu'il a reçu l'appellation IGP (Indication Géographique Protégée) en septembre dernier. Zoom sur François Manent, un éleveur dont la famille a oeuvré activement à l'obtention de ce label.

Béret vissé sur la tête, François Manent, dans sa bergerie de Saint-Pé-Delbosc reproduit les mêmes gestes que son père et son grand-père avant lui. François a 31 ans, il s’est installé le 1er août 2018 : « Je suis le plus petit de la fratrie, ni ma sœur, ni mon frère n’ont souhaité reprendre l’exploitation, mais moi j’ai choisi d’être agriculteur, c’est un métier que j’aime passionnément. Ici, c’est le plus bel endroit au monde, on a tout ! On est à la limite des coteaux de Gascogne et des Pyrénées ».

Son père Aimé le regarde au loin, il habite toujours dans cette ferme qu’il a fondée en 1981, au cœur du Comminges : « Mon père Augustin aurait eu 100 ans aujourd’hui, lui avait ses brebis dans le Luchonnais ».

Un label attendu depuis 15 ans

François élève les mêmes brebis que ses aïeux, des tarasconnaises, une race rustique des Pyrénées : « J’ai 400 brebis-mères et tous leurs agneaux. Si nos anciens avaient cette race, ce n’est pas pour rien, je suis très attaché à mes racines, à notre patrimoine et au bon sens paysan. Mon père a été le premier à entrer dans le label rouge « Sélection des bergers », c’était en 1992 et on a été parmi les premiers à respecter le cahier des charges pour l’Indication géographique protégée « Agneau des Pyrénées ».

Un cahier des charges bien plus strict encore que celui du Label rouge et l’IGP a été officialisée au niveau européen en septembre dernier après quinze années de démarches administratives : « C’est très valorisant pour mon travail, ça prouve que je fais de la bonne viande. Nos débouchés sont assurés, car la qualité, c’est ce que recherche le consommateur. Derrière cette reconnaissance de l’IGP Agneau des Pyrénées, c’est notre savoir-faire et la spécificité de notre terroir qui est protégé. L’Agneau des Pyrénées, c’est ce que mon grand-père faisait déjà, on l’appelait alors l’agneau de bergerie. L’agneau reste avec sa mère pendant trois mois et demi jusqu’à ce qu’il ait atteint 40 kilos. On ne fait que poursuivre des techniques qui existaient déjà, mais elles sont aujourd’hui mieux encadrées. L’agneau n’est nourri qu’au lait de sa mère et je veille scrupuleusement à leur bien-être et à leur alimentation issue de mon exploitation ». Un produit d’exception qui demande une grande rigueur et une attention de tous les instants ; en décembre dernier, François a eu beaucoup de travail puisque quatre-vingt-dix de ses agnelles ont mis bas : « C’était un grand moment car il n’y a qu’un agnelage par an ». Tout s’est bien passé, et François a eu de belles surprises car certaines de ses brebis ont mis au monde deux agneaux.