REPORTAGE

À Saint-Martory, on rénove le pont avec des méthodes du 18e siècle

Publié le 4 août 2021
Temps de lecture : 2 min
© Aurélien Ferreira/CD31
Le pont de Saint-Martory est en travaux.

Le Conseil départemental a lancé en septembre 2024 le chantier de rénovation du pont de Saint-Martory. Avec un objectif : reprendre les techniques de construction utilisées en 1727. 

Pendant deux ans, une quinzaine d’ouvriers vont se relayer au chevet du pont et des portes de Saint-Martory inscrits à l’inventaire des Monuments historiques. L’objectif de ce chantier est de rénover entièrement les édifices datant de 1727. « Avec le temps, les portes, le pont et les murs de soutènement se sont dégradés, notre mission est de restaurer les ouvrages avec les techniques employées au 18ème siècle », explique Richard Bravard, adjoint au chef de service des ouvrages d'art de la direction des routes au Conseil départemental. La collectivité a en charge la maîtrise d’ouvrage avec la commune, la maîtrise d’œuvre est assurée par le cabinet Letellier architectes et les travaux par la société SRGP. Le coût du chantier est estimé à 2 millions d’euros, dont 1,3 million à la charge du Département. 


Chaque pierre est numérotée et dédiée à un emplacement

Derrière les filets entourant le pont depuis le mois de septembre 2024, on devine l’échafaudage suspendu, haut d’une dizaine de mètres. Au fil des étages, on peut voir des ouvriers s’affairer. Des grues descendent les pierres de 300 kilos en différents endroits du pont afin de prendre la place des anciennes abîmées. « Au total, ce sont 70 000 m3 de pierres qui seront acheminées à Saint-Martory en provenance d’Espagne et de Bourgogne, afin de respecter la matière, le calcaire, et les couleurs, le jaune et le gris », précise Virgil Brault de la société SGRP. Toutes sont numérotées et dimensionnées pour prendre un emplacement dédié. Le cas échéant elles peuvent être retaillées sur place. La particularité du chantier est que le ciment y est interdit. Ici on utilise de la chaux aérienne comme lors de la construction du pont en 1727. Un matériau qui était déjà connu des Romains au temps de l’Antiquité. Une méthode très actuelle et en phase avec la bifurcation écologique voulue par le Département : économe en énergie, elle émet peu de gaz à effet de serre.