Robert Bettini lègue les archives de ses parents au Musée de la Résistance & de la Déportation

Robert Bettini nous reçoit dans le bureau de son appartement de la rue des Fontaines à Toulouse. C’est ici, que depuis le décès de sa mère en 2017, ce septuagénaire a stocké les archives de ses parents Yves et Angèle Bettini. Désormais, les étagères sont un peu plus vides depuis qu’il a décidé le 13 mai 2025 de donner l’intégralité des documents au Musée départemental de la Résistance & de la Déportation. « À part quelques photos dont je ne pouvais pas me séparer, tout est parti », concède-t-il. Des photos d’Angele Bettini prises dans les camps du Récébédou (Haute-Garonne), de Brens (Tarn), Rieucros (Lozère), avec ses compagnes de détention. Mais aussi des extraits de jugements de tribunaux du jeune couple après leur arrestation en 1940, documents de reconnaissance de faits de résistance pour Yves Bettini, courriers personnels entre Angèle et Yves… 

 « Quand j’ai eu un problème de santé en 2024, je me suis alors posé la question de la transmission de ces documents. Il était inconcevable qu’ils se perdent. Et à Toulouse, il n’y a pas mieux que le Musée de la Résistance & de la Déportation pour les mettre en valeur », confie Robert Bettini. Ce dernier a régulièrement la voix qui déraille quand il évoque ce qu’ont enduré ses parents pour avoir résisté au Régime de Vichy. Angèle et Yves, alors âgés de 18 ans, se sont illustrés avec plusieurs autres camarades le 5 novembre 1940 pour avoir lancé sur le convoi du Maréchal Pétain à Toulouse des tracts hostiles à celui qui dirigeait le gouvernement de Vichy et qui venait de signer la collaboration avec Hitler. Cet engagement a eu des conséquences sur la vie du reste de la famille. Cela vaudra au jeune couple ainsi qu’à leurs parents d’être jugés et déportés pendant quatre ans dans des camps en France et en Algérie. 

Après la Libération, Angèle et Yves n’ont eu de cesse de témoigner auprès des scolaires et du public du Musée de la Résistance & de la Déportation. « Pendant longtemps j’ai accompagné ma mère lors de ses interventions. Depuis le décès de mes parents (en 2008 et 2017) c’est à moi qu’est revenu le rôle de raconter leur quotidien durant cette période. C’est important de témoigner afin d’éviter de refaire les mêmes erreurs ». Après l’inventaire effectué par les équipes du Musée, le public haut-garonnais pourra ainsi découvrir les archives de Yves et Angèle Bettini. Et mieux comprendre les actions des Résistants pendant ces heures sombres de l’Histoire.