DOSSIER

Un projet d'insertion innovant autour de la construction du collège Paléficat

Publié le 6 mars 2023
Temps de lecture : 3 min
Visite du 26/01 d'un chantier organisé par la Fédération Française du Bâtiment
© Hélène Ressayres
Visite du 26/01 d'un chantier organisé par la Fédération Française du Bâtiment

Le Conseil départemental innove pour la construction du collège Paléficat, dans le nord toulousain : une partie des employés sera issue d'un processus de recrutement expérimental destiné à des personnes accompagnées dans leur démarche d'insertion par le Département lui-même ou ses partenaires du SPIE (Service public de l'Insertion et de l'Emploi). 

Ils sont une vingtaine de personnes en insertion professionnelle, rassemblées les 3 et 10 février au Conseil départemental pour un atelier de préparation au premier forum inversé (Ateliers co-animés par des coachs de la Mission locale Toulouse, de Pôle emploi, du CREPT et du Conseil Départemental, tous partenaires du SPIE) : le 21 février, ce sont eux qui recevront sur leur stand les entreprises du BTP présentes sur le chantier du collège Paléficat. Comme le rappelle Sébastien Vincini, le président du Conseil départemental venu les saluer : « On inverse la pression. Lors du forum inversé, ce sont les employeurs qui viendront vous démarcher et qui devront vous faire confiance, même si vous n’êtes pas encore formés. Ces ateliers de préparation, ce n’est pas pour apprendre un métier, mais pour vous aider à prendre confiance en vous et vous apprendre à vous présenter à un employeur ».

Dans le cadre des chantiers de construction des collèges, le Conseil départemental met en effet en œuvre des marchés « clausés » : les entreprises retenues ont pour obligation de réserver un certain nombre d’heures de travail pour les publics en insertion. Comme le constate Virginie Durand, chargée de mission SPIE, « Une fois le premier contact pris, les entreprises s’engagent souvent bien au-delà des heures d’insertion promises. L’idée est de créer des passerelles de rencontres les plus favorables possible ». Au final, l’objectif est double : aider les demandeurs d’emploi à trouver un travail pérenne et les entreprises à embaucher un personnel motivé à faire carrière dans le BTP. Toutes les formes de contrats seront proposées (CDI, intérim accompagné, CDD, alternance, etc).

Autour de la table, les profils sont très divers. Certains connaissent le BTP, d’autres non, certains souhaitent s’y reconvertir, d’autres y voient plutôt un tremplin vers d’autres opportunités. Certains ont du mal à se projeter, l’un d’entre eux à déjà une idée très précise : se former dans le photovoltaïque, « un métier du futur ». Si cette première phase du projet concerne le recrutement des métiers du « gros œuvre », lors de la visite du chantier, fin janvier, les professionnels de l’AFPA ont ouvert d’autres fenêtres. Le BTP est un secteur en pleine évolution, via l’éco-construction et le numérique, et les demandeurs d’emploi pourront aussi s’orienter vers des métiers supports (comptabilité, gestion, logistique, etc). L’essentiel est l’engagement, qui semble être le fil rouge entre les demandeurs d’emploi, les entreprises et les agents départementaux en charge de ce projet ambitieux.

La première phase du projet concerne le recrutement des métiers du « gros œuvre » du chantier (y compris sur les métiers liés à la comptabilité, gestion, logistique, etc). Deux autres Forums inversés seront organisés d’ici 2024 sur ce même chantier pour le second œuvre et les finitions.