REPORTAGE

Le collège de Caraman labellisé « école sans racisme »

Publié le 16 juin 2021
Temps de lecture : 3 min
collège Caraman école sans racisme
© Romain Saada
Les élèves ont présenté les biographies des personnalités dont le nom a été graffé.

Le 11 juin dernier, élèves, professeurs et personnels de ce collège du Lauragais ont célébré ensemble la labellisation « Mon collège est une école sans racisme » de leur établissement. L’aboutissement d’une démarche initiée il y a bientôt deux ans. 

 « Il y a plus de femmes que d’hommes sur Terre. Si on voulait faire une réforme et inverser les rôles… on pourrait ! ». Avec son fougueux plaidoyer en faveur de l’égalité hommes-femmes, Thelma, élève de 5e, fait mouche. Dans la cour de récréation de son collège François Mitterrand, à Caraman, les rires fusent dans le public. Ce vendredi après-midi, tous célèbrent la labellisation « Mon collège est une école sans racisme » de l’établissement. L’aboutissement d’une démarche initiée il y a presque deux ans. Avec l’aide de professeurs référents, 29 élèves volontaires ont imaginé puis mis en place de nombreux ateliers tout au long de l’année scolaire pour sensibiliser leurs camarades au sexisme, au racisme, au harcèlement ou encore à l’antisémitisme.

« Soyons des êtres humains sans étiquette »

« Encadrés par de nombreuses associations du Parcours laïque et citoyen, ils ont notamment réalisé une vidéo sur le harcèlement, participé à des ateliers théâtre, des projections de films ou encore des rencontres avec des rescapés des camps de concentration », précise Hugues Poncet, du pôle engagement de la Fédération Léo Lagrange qui porte la labellisation et a accompagné le projet. 

L’immense fresque peinte sur l’un des murs de la cour est sans doute l’œuvre commune qui résume le mieux cette aventure. Entre une colombe, symbole de paix, et Marianne, les élèves ont choisi de graffer, avec l’aide de l’artiste toulousain David Bordier, des noms de personnalités qui ont jalonné leur parcours ces derniers mois, telles que Louise Michel, George Floyd ou encore Ginette Kolinka, survivante d’Auschwitz, qu’ils ont pu rencontrer et qui fut l’une de leurs marraines. « Soyons des êtres humains sans étiquette », leur a-t-elle écrit, les félicitant au passage pour leur démarche. 

Poursuivre les efforts

« Cette rencontre, comme les autres, a permis de donner de la chair à ce qu’ils apprennent en cours, ils ont pu avoir une parole autre que celle de leurs professeurs », commente Franck Laporte, l’un des professeurs référents. Voit-il déjà un changement dans le comportement de ses élèves ? « Nous sommes dans un collège où il n’y a pas forcément de gros problèmes de racisme, reconnaît-il. En revanche, nous avons des cas de harcèlement. Il est encore tôt pour connaître l’impact de notre démarche mais une chose est sûre : nous avons continuer nos efforts en ce sens et avons désormais des outils pédagogiques à notre disposition, comme la fresque. »

Et à en croire certains élèves, rencontrés lors de la cérémonie, la prise de conscience est en marche. « La discrimination, ça commence quand on se moque de la façon de s’habiller de quelqu’un, affirme Alex. Ca peut paraître minime, mais la personne qui est moquée peut en souffrir beaucoup. »  « On espère que tous ces ateliers auront permis à certains élèves du collège d’ouvrir les yeux », poursuit Béryl. 

élève collège Caraman
© Romain Saada